PARIS (Reuters) - Le gouvernement français est en lien avec la compagnie aérienne Air France (EPA:AIRF) afin que les vols vers Israël, suspendus depuis les attaques samedi du Hamas, puissent reprendre au plus vite, a déclaré mardi la Première ministre Elisabeth Borne.
"Nous sommes en lien constant avec les familles et mes pensées vont vers elles. Nous veillons, en lien avec Air France, à ce que les vols puissent reprendre au plus vite", a-t-elle dit lors de la séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Par la suite, s'exprimant devant une commission parlementaire, la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a déclaré qu'un "vol spécial" serait affrété jeudi pour rapatrier des Français se trouvant actuellement en Israël.
Le Quai d'Orsay a précisé dans un communiqué que le vol permettrait aux ressortissants français qui le souhaitent de regagner le territoire national dans l'attente de la reprise des vols commerciaux réguliers. Priorité sera donnée aux personnes vulnérables (mineurs isolés, femmes enceinte), est-il indiqué.
Elisabeth Borne a rappelé que le Hamas à l'origine de l'attaque de samedi sur le sol israélien, est un groupe "terroriste", reconnu comme tel par la France et l'Union européenne.
"Ceux qui ont soutenu, financé et armé le Hamas, ont basculé avec lui dans l'ignominie", a-t-elle dit dans une intervention en réponse aux interrogations de l'ensemble des groupes parlementaires.
Concernant l'aide au développement à destination des Palestiniens, la France reste vigilante afin "qu'aucun euro d'aide française ne parvienne à une organisation terroriste, ni à Gaza ni ailleurs", a-t-elle aussi précisé, alors que des pays de l'UE ont déjà suspendu tout ou partie de leur aide.
Elisabeth Borne, selon qui tout doit être fait pour permettre la désescalade et éviter l'embrasement de la région, a appelé à la protection de "tous les civils" et au respect du droit international.
A la demande de la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, les députés ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de l'attaque de samedi en Israël, parmi lesquels figurent quatre ressortissants français.
Treize manquent à l'appel, a dit Elisabeth Borne, évoquant la possibilité que ces disparus figurent au nombre des personnes enlevées par le Hamas.
Lors d'une séance de questions au gouvernement agitée, l'intervention de la présidente de La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a provoqué le bref départ de l'hémicycle des députés Les Républicains, Liot et de plusieurs élus du camp présidentiel pour protester contre la position jugée ambiguë du groupe d'extrême gauche, qui refuse par exemple d'utiliser le mot "terroriste" pour qualifier les agissements du Hamas, lui préférant la formule "acte de terreur".
Les députés LFI, qui portaient un rameau d'olivier à la main ou à la boutonnière, disent plaider pour la paix et mettent en avant la cause palestinienne.
LFI est isolé au sein de la coalition de gauche Nupes, dont tous les autres membres (communistes, socialistes et écologistes) ont clairement condamné l'attaque du Hamas.
"Dans ce moment tragique, je trouve choquant et désolant d'entendre des voix dissonantes jusque sur ces bancs", a dit Elisabeth Borne a l'intention des Insoumis.
La Première ministre s'est adressée à la communauté juive de France, la plus importante d'Europe. "Nous ne tolérerons aucun acte, aucun propos antisémite dans notre pays" a-t-elle dit. "Nous sommes avec vous. S'en prendre à vous c'est s'en prendre à toute la République."
(Reportage Elizabeth Pineau, rédigé Kate Entringer)