La Bourse de Paris est parvenue à clôturer au-dessus des 5.000 points vendredi (+0,46%) à l'issue d'une séance dénuée de rendez-vous majeurs, profitant toujours du vaste plan de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE).
L'indice CAC 40 a pris 23,13 points à 5.010,46 points, dans un volume d'échanges nourri de 3,8 milliards d'euros. La veille, il avait reculé de 0,21%.
Parmi les autres marchés européens, Francfort a pris 0,87%, Londres finissant pour sa part sur un repli de 0,30%. Par ailleurs, l'Eurostoxx 50 a gagné 0,41%.
Après avoir rebondi à l'ouverture, le marché a perdu du terrain avant de se ressaisir en fin de séance. De son côté, la Bourse de New York a ouvert dans le rouge.
"Le marché reste bien orienté" à l'issue d'une séance "sans éléments particuliers", explique Andréa Tuéni, un analyste de Saxo Banque.
Le marché est parvenu à clôturer au-dessus du seuil symbolique des 5.000 points qu'il avait déjà franchi en séance plus tôt dans la semaine et ne montre pour l'instant "aucun signe de faiblesse", poursuit M. Tuéni.
La cote parisienne bénéficie d'un contexte porteur avec l'offensive de la BCE qui a démarré lundi ses achats massifs de dette publique, un programme de soutien destiné à faire repartir l'économie fragilisée de la zone euro.
Les investisseurs ont eu peu de choses à se mettre sous la dent hormis une chute des prix à la production aux Etats-Unis en février qui a surpris les analystes.
Rien dans ces chiffres "ne vient changer notre point de vue que la Fed (banque centrale américaine, NDLR) abandonnera le terme de +patience+" concernant la remontée de ses taux directeurs lors de sa prochaine réunion la semaine prochaine "avant une remontée en juin", soulignent les économistes de Capital Economics.
Le moral des ménages américains s'est en outre affiché en baisse en mars surprenant également les analystes, selon la première estimation de l'Université du Michigan.
Les investisseurs restent à l'affût de détails pouvant les éclairer sur le calendrier qu'adoptera la Fed pour remonter ses taux.
"A l'approche du conseil de politique monétaire" de la Fed la semaine prochaine, "la volatilité s'accentue avec des signaux contradictoires sur la vigueur de la croissance outre-Atlantique", soulignent dans une note les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC.
En Italie, les prix sont repartis à la hausse en février sur un mois tandis qu'en France, les créations d'entreprises ont connu un regain en février.
Enfin, les investisseurs ont gardé un oeil sur l'évolution des discussions entre la Grèce et ses créanciers.
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, s'est inquiété vendredi du manque de progrès dans les discussions sur le financement de la Grèce, alors que le scénario d'une sortie du pays de l'euro refait surface, notamment en Allemagne.
Sur le terrain des valeurs, ADP a profité (+2,86% à 109,70 euros) de la hausse du trafic des aéroports parisiens de 2,8% en février, une nouvelle fois porté par les vols en Europe.
EDF (PARIS:EDF) a reflué de 1,48% à 22,36 euros, tandis qu' Areva (PARIS:AREVA) a progressé de 1,56% à 9,10 euros. Le groupe nucléaire Areva, en grande difficulté financière, pourrait effectuer un "premier rapprochement opérationnel" avec l'électricien EDF, dans les semaines à venir, sur son projet d'EPR Olkiluoto 3 en Finlande, selon Le Figaro.
Peugeot (-3,89% à 16,17 euros) et Faurecia (-0,59% à 42,75 euros) ont été pénalisés par un abaissement de leur recommandation à "vendre" contre "neutre" auparavant par UBS.
AB Science a bénéficié pleinement (+5,85% à 16,84 euros) de l'annonce des "résultats d'efficacité et de tolérance positifs" d'une étude de phase II de sa molécule phare masitinib pour le traitement du cancer du sein "triple négatif".
Figeac Aero a reculé mécaniquement (-1,83% à 19,90 euros) après l'annonce du lancement d'une augmentation de capital d'un montant minimum de 15 millions d'euros, réalisée par un placement privé auprès d'investisseurs institutionnels.
Publicis a progressé de 2,33% à 76,26 euros dans la foulée de l'annonce de l'acquisition de l'agence américaine Expicient Inc., spécialisée dans la gestion de stocks et de commandes pour le commerce électronique.
Eurazeo (-1,48% à 66 euros) faisait pour sa part les frais d'un abaissement de la sienne par à "neutre" contre "acheter" par Société Générale.