La Bourse de Paris reculait nettement lundi à la mi-journée (-0,84%), les investisseurs se montrant nerveux face à l'escalade de tensions entre les Etats-Unis et l'Union européenne, à laquelle s'est ajoutée la crise politique allemande.
A 14H20 (12H20 GMT), l'indice CAC 40 perdait 44,86 points à 5.278,73 points dans un volume d'échanges de 1,4 milliard d'euros. Vendredi, il avait fini en hausse de 0,91%.
Après avoir ouvert en nette baisse, la cote parisienne a un peu réduit ses pertes mais est restée dans le rouge.
La Bourse de New York s'orientait également vers une ouverture en recul.
Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average, qui donne sa tendance, perdait 0,58%. L'indice élargi S&P 500 baissait de 0,51%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, reculait de 0,70%.
"L'inquiétude au sujet du commerce mondial a mis sous pression les actions européennes", a commenté David Madden, un analyste de CMC Markets.
"L'escalade des tensions protectionnistes semble monter d'un cran", a observé de son côté Franklin Pichard, directeur général de Kiplink Finance.
Les Etats-Unis risquent des représailles de leurs partenaires commerciaux qui pourraient toucher jusqu'à 294 milliards de dollars de produits américains si Donald Trump met sa menace à exécution de taxer les importations de voitures étrangères, a prévenu lundi l'UE.
Dimanche, le président américain avait accusé l'UE d'être aussi néfaste commercialement pour les Etats-Unis que la Chine.
En outre, l'incertitude politique en Allemagne, où la chancelière Angela Merkel apparaît plus fragilisée que jamais, renforce la nervosité des investisseurs.
Mme Merkel et l'aile droite de la coalition allemande doivent tenter lundi une ultime fois de résoudre leur acrimonieux conflit sur les migrants qui menace le gouvernement allemand mais aussi la cohésion européenne.
La fin de la coalition allemande "ouvrirait une nouvelle période d'incertitudes qui pourrait retarder et compliquer les discussions sur les réformes en Europe qu'attendent les marchés", a détaillé M. Pichard.
- Les minières dans le rouge -
Du côté des indicateurs, la croissance du secteur manufacturier a ralenti en juin en France, selon l'indice PMI.
Aux Etats-Unis, les investisseurs découvriront l'indice ISM d'activité dans l'industrie du même mois ainsi que les dépenses de construction en mai.
En matière de valeurs, les valeurs minières en première ligne dans le conflit commercial souffraient, à l'image d'ArcelorMittal (AS:MT) (-1,75% à 24,68 euros) et d' Eramet (PA:ERMT) (-4,08% à 108,10 euros).
Les valeurs pétrolières étaient également mal orientées. TechnipFMC (PA:FTI) se repliait de 2,60% à 26,64 euros, Total (PA:TOTF) de 0,25% à 52,08 euros et Vallourec (PA:VLLP) de 1,54% à 5,00 euros.
Airbus (PA:AIR) se repliait de 2,23% à 98,02 euros, après une dépêche de l'agence Bloomberg évoquant des retards dans les livraisons de son modèle phare, l'A320, dus aux problèmes de maturité de moteurs auxquels les fournisseurs de l'avionneur européen sont confrontés depuis le début de l'année. Airbus maintient toutefois ses objectifs de livraisons d'avions cette année, a indiqué le groupe à l'AFP.
Eurazeo (PA:EURA) baissait de 1,92% à 63,70 euros. La société d'investissement Eurazeo a annoncé lundi qu'elle négociait l'acquisition de l'assureur Albingia auprès des groupes Chevrillon et IDI, une opération à environ 500 millions d'euros, de source proche du dossier.
Casino prenait 0,63% à 33,46 euros, après avoir annoncé, aux côtés d'Auchan et de Schiever, le lancement avec l'allemand Metro d'un "ensemble d'alliances" pour leurs achats, tant en France qu'à l'international.
Eurofins était pénalisé (-4,62% à 454,40 euros) par un abaissement de sa recommandation par Kepler Cheuvreux.
Vente-Unique gagnait 2,13% à 9,60 euros, après la publication d'un bénéfice net en hausse de 92%, à 1,87 million d'euros pour le premier semestre de son exercice décalé 2017-2018, clos avant son introduction en Bourse en avril.