La Bourse de Paris creusait ses pertes vendredi à la mi-journée (-0,54%), les investisseurs voyant rouge face à une accumulation de risques politiques et économiques, notamment en Italie et en Chine.
A 13H58 (11H58 GMT), l'indice CAC 40 déclinait de 27,81 points à 5.088,98 points, dans un volume d'échanges de 2,7 milliards d'euros. La veille, il avait fini en baisse de 0,55%.
Après de premiers pas à l'équilibre, la cote parisienne a perdu du terrain dans la matinée, ne résistant pas à un environnement général d'aversion au risque.
La Bourse de New York se préparait pour sa part à ouvrir sur un rebond après avoir terminé en nette baisse jeudi. Le contrat à terme sur l'indice vedette Dow Jones Industrial Average gagnait 0,44%, celui de l'indice élargi S&P 500 montait de 0,37%, tandis que celui du Nasdaq, à dominante technologique, s'appréciait de 0,65%.
L'indice parisien, comme ses homologues européens, était maintenue sous pression par les préoccupations autour du budget italien, du Brexit, du resserrement monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed) ou encore du ralentissement de la croissance chinoise.
"La Commission européenne s'apprête à rejeter le projet de budget italien pour 2019. La trajectoire de la dette est trop forte et le pays n'échappera pas à une dégradation de sa notation souveraine par les agences de notation au cours des prochaines semaines d'ici la fin du mois", a souligné dans une note Franklin Pichard, le directeur général de Kiplink Finance.
- Chutes "anormales" -
D'autre part, si "les minutes de la Fed avaient conforté la vigueur de la croissance américaine, la réaction négative qui s'en était suivi sur les obligations et le dollar atteint dorénavant les marchés actions qui, dans un premier temps, n'avaient pas réagi à cette publication", a-t-il poursuivi.
Enfin, le manque de visibilité sur l'issue des négociations autour du Brexit n'était pas de nature à rassurer les investisseurs.
Le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier a prévenu vendredi que la question de la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord pouvait faire échouer les négociations sur l'accord sur le Brexit.
Plus tôt dans la matinée, c'est la Chine qui a focalisé l'attention alors que le pays a vu sa croissance ralentir au troisième trimestre à son plus faible rythme en neuf ans.
Les plus hauts dirigeants économiques chinois se sont efforcés vendredi de rassurer les investisseurs, condamnant de concert les chutes "anormales" des Bourses locales et "l'impact psychologique" de la guerre commerciale entre Pékin et Washington, qui éroderait la confiance des milieux financiers du géant asiatique.
Sur le front des indicateurs, outre le PIB de la Chine, sa production industrielle s'est de nouveau essoufflée en septembre, contrairement aux attentes, grimpant de 5,8% seulement sur un an.
Les ventes de détail, reflet de la consommation, sont en revanche restées vigoureuses, avec une accélération inattendue à 9,2% sur un an en septembre.
- Bouygues (PA:BOUY) et Michelin (PA:MICP) lourdement sanctionnés -
Plus tard dans la journée sont également attendues les reventes de logements pour le mois de septembre aux Etats-Unis.
Sur le front des valeurs, Bouygues s'enfonçait de 10,21% à 32,71 euros, lesté par l'abaissement des prévisions du groupe dans la construction pour 2018.
Michelin chutait de son côté de 7,97% à 91,02 euros alors que le fabricant français de pneumatiques s'attend à un ralentissement conjoncturel pour la fin de l'année, notamment en Chine. Dans son sillage, Valeo (PA:VLOF) reculait de 4,29% à 29,65 euros.
Fnac Darty décollait à l'inverse de 10,22% à 65,25 euros, le marché se montrant rassuré par des résultats conformes aux attentes au 3e trimestre, quoiqu'en baisse, et la confirmation des objectifs du groupe.
Sopra Steria (PA:SOPR) plongeait de 23,06% à 93,10 euros, plombé par la révision à la baisse de son objectif annuel de marge opérationnelle d'activité.
Casino reculait de 3,66% à 39,99 euros. Le groupe de distribution a publié un chiffre d'affaires au troisième trimestre en baisse de 2,4% à 8,922 milliards d'euros, pénalisé par un effet de change défavorabl,e mais marqué par une performance positive de la France.
AccorHotels (PA:ACCP) lâchait 1,64% à 40,89 euros, sans profiter d'un chiffre d'affaires en hausse de 22,3% à 1,03 milliard d'euros au premier trimestre, propulsé par de récentes acquisitions, notamment de Mantra et de Mövenpick.