LONDRES (Reuters) - La dengue va devenir une menace majeure dans le sud des États-Unis, le sud de l'Europe et de nouvelles régions d'Afrique au cours de cette décennie, a déclaré le scientifique en chef de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Jeremy Farrar, les températures plus chaudes créant des conditions propices à la propagation des moustiques porteurs de la maladie.
La dengue est une maladie infectieuse transmise par les moustiques que les personnes peuvent contracter jusqu'à quatre fois dans leur vie et est la cause d'environ 20.000 décès par an. Les taux d'incidence ont déjà été multipliés par huit dans le monde depuis 2000, en grande partie à cause du changement climatique, de l'augmentation des mouvements de population et de l'urbanisation.
"Nous devons parler de la dengue de manière beaucoup plus proactive", a déclaré à Reuters Jeremy Farrar, qui a rejoint l'OMS en mai dernier.
"Nous devons vraiment préparer les pays à faire face à la pression supplémentaire qui s'exercera à l'avenir dans de très nombreuses grandes villes."
Jeremy Farrar a ajouté que la maladie infectieuse allait probablement "décoller" et devenir endémique dans certaines parties des États-Unis, de l'Europe et de l'Afrique à mesure que le réchauffement climatique rendra de nouvelles zones hospitalières pour les moustiques qui la propagent.
"Les soins cliniques sont vraiment intensifs et nécessitent un ratio élevé d'infirmières par patient", a-t-il déclaré. "Je m'inquiète vraiment de voir ce problème prendre de l'ampleur en Afrique subsaharienne.
Une prévention adéquate inclurait des plans de triage pour les hôpitaux ainsi que l'innovation scientifique, parallèlement à d'autres facteurs clés, tels que la planification urbaine, afin d'éviter les zones d'eau stagnante à proximité ou dans les maisons, a-t-il ajouté.
"Nous devons combiner différents secteurs qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble".
(Reportage Jennifer Rigby, version française Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)