La prime de risque sur la dette italienne a diminué jeudi après que la Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux d'intérêt et a déclaré qu'elle continuerait à réinvestir le produit du Programme d'achats d'urgence face à la pandémie (PEPP) jusqu'à la fin de l'année prochaine.
L'écart entre les rendements des obligations italiennes et allemandes à 10 ans est tombé à 197 points de base (pb), après avoir atteint 202 pb avant la décision.
L'écart reflète le sentiment des investisseurs à l'égard des pays les plus endettés de la zone euro, et a atteint son niveau le plus élevé depuis janvier au début du mois, à 209 pb, signe de la nervosité suscitée par l'augmentation du déficit budgétaire italien.
L'euro abandonnait 0,28% à 1,0533 dollar à 14h10 GMT, contre 1,054 dollar avant la décision.
Le rendement du 10 ans allemand a baissé après la décision à 2,848%, contre 2,891% avant celle-ci.
Le rendement du 10 ans italien a baissé à 4,852%.
"Quelqu'un sur le marché s'attendait clairement à ce que la BCE réduise ses investissements dans les obligations d'État, mais ce n'est pas le cas puisque la BCE a maintenu sa position d'investissement au moins jusqu'à la fin de 2024", constate Nick Chatters, gérant obligataire chez Aegon Asset Management.
"Les obligations italiennes et grecques ont apprécié le soutien continu de la BCE, les spreads s'étant resserrés, ce qui est une bonne chose pour la dynamique de financement de la dette italienne."
La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a déclaré que le Conseil des gouverneurs n'avait pas discuté du PEPP lors de la réunion d'octobre.
Certains analystes pensent qu'une réduction anticipée du programme, qui a été évoquée par certains membres du Conseil des gouverneurs, pourrait entraîner une hausse des rendements des obligations italiennes, car les achats de la BCE ont été un soutien particulièrement important à la dette du pays au cours des dernières années.
Les investisseurs ont également réagi à l'accélération du PIB américain.
L'indice de référence STOXX 600 a rebondi mais demeurait en baisse de 0,59%, contre un repli de 0,8% avant l'annonce de la BCE.
(Reportage Harry Robertson, version française Corentin Chappron, édité par Jean-Stéphane Brosse)