PARIS (Reuters) - Des chefs d'entreprise ont salué mardi le projet présidentiel que François Fillon leur a exposé, Emmanuel Macron ne dissipant pas quant à lui leurs interrogations sur le coût du travail.
Troisième grande prétendante à l'Elysée invitée par ces organisations patronales, dont le Medef, Marine Le Pen n'a pas convaincu ceux qui l'interrogeaient, en particulier sur sa volonté de quitter l'euro et d'ériger des barrières douanières.
Le président du Medef, Pierre Gattaz, a exprimé clairement sa préférence pour le programme du candidat Les Républicains, empreint selon lui de "pragmatisme, cohérence, confiance".
"Le programme économique et social de François Fillon a une vision vers le plein emploi, une ambition (...). Les réformes restent tout à fait pragmatiques, cohérentes pour aller vers la croissance", a-t-il dit à des journalistes après ces entretiens.
Un avis qui reflète les conclusions d'une étude du cabinet d'analyses économiques COE-Rexecode, dont Pierre Gattaz partage les interrogations concernant le programme d'Emmanuel Macron.
Le programme d'Emmanuel Macron "va dans le bon sens" mais "il ne va pas jusqu'au bout des réformes", a dit le président du Medef, s'inquiétant de l'impact sur le coût du travail du projet du candidat d'En Marche !, en tête des intentions de vote pour le second tour.
En cause, sa volonté de transformer le crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse des cotisations sociales, ce qui se traduirait par une hausse de l'impôt sur les sociétés payé par les entreprises.
Quant au programme de Marine Le Pen, "ça reste un programme de repli (...), d'opposition aussi, d'opposition des grands groupes contre les TPE-PME, d'opposition des Européens contre les Français, d'opposition du milieu financier contre les autres filières", a dit Pierre Gattaz.
Sur certaines parties du programme de la candidate du Front national, "on ne voit pas du tout le financement, le financement reste imprécis, voire incohérent", a-t-il ajouté.
(Jean-Baptiste Vey, édité par Sophie Louet)