par Patrick Vignal
PARIS (Reuters) - La correction observée depuis quelques jours sur le marché obligataire a cédé la place mardi à un repli très net sur les marchés d'actions sur fond de forte hausse de la volatilité.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,87% à 5.473,78 points. Le Footsie britannique a cédé 1,09% et le Dax allemand a reculé de 0,95%.
L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 1%, le FTSEurofirst 300 0,73% et le Stoxx 600 0,92%. Ce dernier indice n'avait plus reculé aussi fortement depuis près de trois mois (-1,11% le 9 novembre 2017).
La remontée, lundi, du rendement des obligations du Trésor américain à dix ans à 2,70%, pour la première fois depuis près de quatre ans, et le retour en territoire positif du rendement allemand à cinq ans ont exacerbé les craintes d'un resserrement plus rapide qu'anticipé jusqu'à présent des politiques monétaires des grandes banques centrales.
La tendance sur les taux était plutôt à l'apaisement mardi avec, par contre, une accentuation du mouvement de prises de bénéfice sur les actions, en Europe comme à Wall Street.
TRUMP ET LA FED ATTENDUS
La nervosité sur les Bourses a été illustrée par une poussée de la volatilité, l'indice mesurant celle de l'EuroStoxx 50 ayant bondi en séance de 14% au plus.
Sur le marché des changes, le dollar est reparti à la baisse face à un panier de devises de référence au lendemain de sa plus forte hausse depuis trois semaines, favorisée par la remontée des rendements des Treasuries. L'euro remonte ainsi vers 1,2410 dollar.
Les cambistes attendent désormais le discours sur l'Etat de l'union de Donald Trump en fin de journée, puis les conclusions de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale, dont le communiqué est prévu mercredi à 19h00 GMT.
Aux valeurs en Europe, les plus fortes baisses ont touché les secteurs cycliques. L'indice Stoxx européen des matières premières a reculé de 1,77% avec la rechute des cours des métaux de base et du pétrole (le Brent repasse sous les 69 dollars).
A Paris, TechnipFMC (PA:FTI) (-2,92%) et ArcelorMittal (AS:MT) (-1,99%) accusent les plus fortes baisses du CAC.
LES BANQUES SOUFFRENT
Le compartiment bancaire a souffert lui aussi: son indice Stoxx a perdu 1,48% avec un recul de 4,47% pour Deutsche Bank (DE:DBKGn) et, à Paris, des replis de 1,64% pour BNP Paribas (PA:BNPP) et 1,53% Crédit agricole.
Dans l'actualité des résultats, Philips a abandonné 3,67% après des chiffres trimestriels jugés décevants.
A la hausse, Swatch Group (+5,08%) a fini en tête du Stoxx 600 après avoir fait état d'une accélération de la demande pour ses montres et sa joaillerie haut de gamme, signalant ainsi des perspectives plus positives pour l'industrie horlogère suisse après des années de marasme.
Les constructeurs de turbines éoliennes Vestas (+4,05%) et Siemens (DE:SIEGn) Gamesa (MC:GAM) (+3,84%) sont juste derrière après les trimestriels du second.
Plus forte hausse du CAC, Essilor (+0,8%) a profité des résultats et des prévisions solides de Luxottica (+1,33%), avec lequel il doit fusionner.
A l'heure de la clôture en Europe, Wall Street est nettement dans le rouge, le Dow Jones reculant de plus de 1%. L'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", prend pour sa part plus de 6% à 14,70 après avoir franchi la barre de 14 pour la première fois depuis le 1er décembre.
La Bourse de New York avait donné dès lundi le signal du repli des marchés d'actions avec des reculs de près de 0,7% pour le Dow Jones comme le S&P 500.
(édité par Wilfrid Exbrayat)