PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent en nette baisse à la mi-séance mercredi, l'aversion pour le risque des investisseurs étant ravivée par l'escalade verbale entre les Etats-Unis et la Corée du Nord, favorisant la baisse du dollar et le regain d'intérêt pour les valeurs refuges.
L'attaque de six militaires de l'opération Sentinelle par une voiture à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) contribue également au recul du CAC 40 à Paris: il recule de 1,53% (-79,99 points) à 5.138,9 points vers 11h05 GMT.
À Francfort, le Dax perd 1,14% et à Londres, le FTSE abandonne 0,68%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,78%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,37% et le Stoxx 600 0,76%.
L'Europe suit la tendance amorcée par les marchés asiatiques et new-yorkais, qui ont clôturé en baisse avec le regain de tension entre la Corée du Nord et les Etats-Unis.
Le ton est brutalement monté mardi et mercredi, le président américain, Donald Trump, promettant "le feu et la fureur" à Pyongyang en cas de nouvelles menaces avant que le régime de Kim Jong-un ne réplique en disant "examiner soigneusement" un projet de frappe contre l'île de Guam, territoire américain dans le Pacifique.
Ce contexte de forte tension géopolitique se traduit par une hausse importante des indices de volatilité. Celui du CAC 40 bondit de 14,01% et celui de l'EuroStoxx 50 de 14,33%.
"Les propos de Trump sur la Corée du Nord ont créé de la nervosité sur les marchés, où l'on craint que le président américain ne pense vraiment ce qu'il a dit: 'feu et fureur'", observe Naeem Aslam, analyste chez ThinkMarkets.
"Le mouvement typique des marchés en pareil cas est un afflux d'investisseurs sur les valeurs refuges", conclut-il.
Les contrats à terme sur les indices américains présagent une ouverture en repli entre 0,1% et 0,5%.
Sur le marché des changes, le dollar se stabilise face à un panier de référence mêlant six autres grandes monnaies de référence, tandis que l'euro se traite autour de 1,1745 dollar.
Face au yen, valeur refuge par excellence, le billet vert cède 0,5%, au plus bas depuis huit semaines; face au franc suisse, il cède plus de 1%.
La devise helvétique est parallèlement bien partie pour enregistrer sur la journée sa plus forte hausse face à l'euro depuis janvier 2015 et l'abandon par la Banque nationale suisse (BNS) de sa politique d'encadrement du taux de change.
Ce mouvement s'accompagne d'une baisse des rendements obligataire: le rendement des Treasuries à dix ans est revenu à un peu plus de 2,25% contre 2,282% mardi en clôture à New York. Le Bund allemand de même échéance évolue à un creux de plus de cinq semaines, à 0,44%.
Sur des marchés actions dont les volumes d'échanges restent limités par la trêve estivale, les préoccupations géopolitiques occultent en grande partie l'impact des publications de résultats.
Malgré cela, Novo Nordisk (CO:NOVOb) grimpe de 5,27%, la plus forte hausse du Stoxx 600, grâce à un bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre supérieur aux prévisions.
Le spécialiste allemand des petites annonces et de la publicité sur internet Scout24 prend 5,44% après ses résultats semestriels, soutenus par le gain de nouveaux clients.
A la baisse, le secteur bancaire recule de 1,59%. A Paris, Crédit Agricole (PA:CAGR), Société générale et BNP Paribas (PA:BNPP) cèdent entre 2,3% et 2,6%.
Le britannique G4S, numéro un mondial de la sécurité, chute pour sa part de 5,02% en dépit d'une hausse de son bénéfice semestriel, le groupe évoquant entre autres "une incertitude élevée" au Royaume-Uni en raison du Brexit.
Brenntag cède près de 6% à la Bourse de Francfort, le premier distributeur mondial de produits chimiques ayant fait état de résultats et de prévisions inférieures aux attentes.
Les cours du pétrole prennent près de 0,6% alors que sont attendus à 14h30 GMT les chiffres hebdomadaires des stocks américains.
(Laetitia Volga, édité par Marc Angrand)