PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en légère baisse jeudi pour une séance riche en actualité du côté des entreprises dans un climat global de prudence sur fond d'incertitudes sur l'avenir de la présidence Trump.
L'aversion au risque qui a régné à Wall Street mercredi puis sur les marchés asiatiques se prolonge en Europe, où le CAC 40 cède 0,26% à 5.304,16 points vers 07h30 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,25% et à Londres, le FTSE cède 0,55%, pénalisé par son exposition au compartiment des ressources de base (-1,15%).
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,29%, le FTSEurofirst 300 0,36% et le Stoxx 600 0,42%.
Signe de la nervosité sur les marchés actions européens, l'indice de volatilité de l'EuroStoxx 50 prend plus de 10% et revient à son niveau du 24 avril, au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle française.
Aux valeurs, Fiat Chrysler perd 5,6%, la plus forte baisse de l'Eurofirst 300, après des informations prêtant au département américain de la Justice l'intention de déposer une poursuite en civil contre le constructeur sur ses émissions polluantes dès cette semaine dans l'absence d'un accord.
Le britannique Berendsen s'envole de près de 27% après l'annonce d'une offre d'achat, repoussée pour l'instant, émanant du groupe français de blanchisserie industrielle Elis (PA:ELIS) (-2,93%). et
Altice (AS:ATCA) cède 1,5% après avoir été accusé par Bruxelles d'avoir enfreint les règles européennes en procédant au rachat de PT Portugal de façon anticipée.
L'ambiance est plombée par les controverses qui entourent Donald Trump, certains évoquant désormais ouvertement la perspective d'une procédure de destitution ("impeachment") du président américain.
Si une telle éventualité est jugée pour l'instant peu probable, les interrogations sur les capacités de l'administration Trump à faire adopter les réformes budgétaires, fiscales et réglementaires promises sont en revanche bien réelles.
Le département américain de la Justice a nommé mercredi l'ancien directeur du FBI Robert Mueller comme procureur spécial pour enquêter sur les soupçons de collusion entre la Russie et l'équipe de campagne de Donald Trump.
Cette décision exceptionnelle intervient alors que le président des Etats-Unis est affaibli par une série de controverses depuis qu'il a limogé le 9 mai le directeur du FBI James Comey, qui enquêtait sur le dossier des liens possibles entre sa campagne et le pouvoir russe.
Sur le marché des changes, le dollar regagne un peu de terrain face à un panier de devises de référence mais reste proche de son plus bas niveau depuis six mois.
Les cours du pétrole reculent légèrement, les craintes concernant la surabondance de l'offre persistant malgré la perspective du renouvellement des accords entre les producteurs pour réduire leurs pompages afin de désengorger le marché.
La Bourse de Tokyo a fini en repli de 1,32%, l'aversion au risque occultant le bon chiffre de la croissance japonaise au premier trimestre et pesant à la fois sur les valeurs financières et sur les exportateurs.
Le climat général morose n'épargne pas la Bourse de Shanghai qui a perdu 0,45%, l'indice MSCI des marchés d'Asie-Pacifique hors Japon reculant quant à lui de 0,64%.
(Patrick Vignal, édité par Marc Angrand)