PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent mercredi dans le rouge à mi-séance avec des investisseurs de plus en plus sceptiques quant à la capacité des politiques monétaires à relancer l'activité économique.
Wall Street, où la prudence est de mise avant la publication, vendredi, des chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis, devrait ouvrir proche de l'équilibre, suggèrent les futures sur indices.
En Europe, le marché reste agité par des informations, pourtant démenties par la Banque centrale européenne (BCE), selon lesquelles l'institution de Francfort projetterait de réduire progressivement son programme de rachat d'actifs.
L'actualité est marquée en outre par une intense activité sur le front des fusions et acquisitions, avec notamment le lancement par NN Group, premier assureur néerlandais, d'une OPA hostile de 2,4 milliards d'euros sur son homologue Delta Lloyd (AS:DLL).
Un temps réservé à la hausse, le titre Delta Lloyd bondit de plus de 29%. L'action NN Group cède 0,7%.
À Paris, l'indice CAC 40 cède 0,73% (33,06 points) à 4.470,03 points vers 10h25 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,7% et à Londres, le FTSE perd 0,54%.
L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro et le FTSEurofirst 300 abandonnent respectivement 0,6 et 0,9%. L'indice large Stoxx 600 perd 0,9%.
Aux valeurs, SFR (PA:SFRGR) perd plus de 6%, la plus forte baisse des indices Stoxx 600 et FTSEurofirst 300. L'Autorité des marchés financiers (AMF) a infligé mardi un revers à Altice (AS:ATCA) en bloquant son projet de rachat du solde du capital de sa filiale SFR, une décision rare jugée "incompréhensible" par le directeur général du groupe européen de télécoms et de médias, dont le titre est stable.
Contre la tendance, le distributeur britannique Tesco (LON:TSCO) grimpe de près de 12%, en tête des gains du Stoxx 600 et du FTSEurofirst 300, après avoir fait état d'un bénéfice en hausse au premier semestre et relevé son objectif de marge.
Du côté des indicateurs, la croissance de l'activité du secteur privé dans la zone euro a ralenti en septembre pour tomber à son plus bas niveau depuis le début 2015, montrent les résultats définitifs de l'enquête mensuelle Markit auprès des directeurs d'achats. Cette nouvelle preuve de l'affaiblissement de la croissance dans l'union monétaire a peu fait réagir les marchés.
Le climat général est à l'aversion au risque dans l'attente des chiffres américains de l'emploi. S'ils sont bons, la probabilité d'une hausse des taux avant la fin de l'année augmentera encore.
Le président de la Réserve fédérale de Chicago, Charles Evans, a déclaré mercredi que ce scénario lui conviendrait si les statistiques économiques américaines le justifiaient.
Sur le marché des changes, la livre sterling a touché un nouveau creux de 31 ans face au dollar, réagissant toujours à l'annonce par Theresa May selon laquelle la Grande-Bretagne invoquerait l'article 50 du Traité européen avant la fin mars 2017.
Wall Street a fini mardi en baisse avec les inquiétudes suscitées par les modalités du Brexit, l'abaissement par le Fonds monétaire international (FMI) de sa prévision de croissance de l'économie américaine cette année et la perspective d'une prochaine hausse de taux aux Etats-Unis.
(Patrick Vignal pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)