PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes sont reparties dans le vert jeudi à mi-séance après un début de séance hésitant, entraînées par le retournement à la hausse du pétrole, à l'exception de Londres, handicapée par le repli des minières.
À Paris, l'indice CAC 40 gagne 0,97% à 4.274,54 points vers 12h40. À Francfort, le DAX progresse également, de 1,66%, mais à Londres le FTSE recule de 0,2%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 prend 1,15% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro avance de 0,75%.
A Wall Street, les grands indices sont attendus en hausse d'un demi-point.
Les ressources de base accusent une des rares baisses sectorielles en Europe, avec une perte de 0,56% après avoir grimpé de 8% la veille. Les technologiques (+2,1%) à l'inverse affichent la plus forte hausse.
Les investisseurs surveilleront le déroulement du Conseil européen qui s'ouvrira en fin de journée à Bruxelles et sera dominé par les discussions entre la Grande-Bretagne et ses partenaires pour éviter un "Brexit".
Plusieurs banques ont laissé entendre qu'un échec des négociations aurait un impact négatif sur la livre, qui se traite à 1,4360 dollar, en hausse de 0,44%.
Mais c'est le pétrole qui continue à déterminer la tendance. Les cours du baril, qui se stabilisaient en tout début de séance, sont repartis à la hausse en cours de matinée, remorquant l'ensemble des Bourses européennes derrière eux.
Le Brent s'adjuge 2,15%, après avoir gagné plus de 7% la veille, porté par le soutien apporté par l'Iran à l'initiative lancée par la Russie et l'Arabie saoudite sur un gel de leurs niveaux de production en 2016. Cette réaction des marchés est toutefois jugée excessive par de nombreux observateurs.
"Le redressement des cours du pétrole a ouvert la voie à un rebond accéléré des marchés actions, alors que les minutes (de la Fed) ont soutenu le sentiment des investisseurs", dit Rhoo Yong-seok, analyste chez Hyundai Securities.
Les responsables de la Réserve fédérale américaine ont réfléchi en janvier à une modification de la trajectoire prévue pour les taux d'intérêt aux Etats-Unis en 2016 en raison de leurs inquiétudes sur les conséquences des turbulences financières internationales concernant l'économie américaine.
Aux valeurs, Capgemini (PA:CAPP) reste en tête du CAC 40 avec un gain de plus de 5%. Le leader européen des services informatiques prévoit d'améliorer sa marge opérationnelle de 0,5 à 0,7 point en 2016 après des résultats 2015 légèrement supérieurs aux attentes, tirés par l'Amérique du Nord.
Air France-KLM bondit de 9,16% après avoir renoué avec un bénéfice d'exploitation en 2015, profitant de la baisse des prix du pétrole malgré les pressions des surcapacités existant sur le marché.
En revanche, Nestlé perd près de 3,2%, l'une des plus fortes baisses de l'EuroFirst 300. Le groupe suisse anticipe pour cette année une croissance organique conforme à celle de 2015, ressortie un peu en deçà des attentes, "avec une adaptation des prix encore plus légère".
Outre les avancées sur les concessions demandées par les Britanniques, les investisseurs attendent le compte rendu de la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne du 21 janvier, à 13h30, puis, aux Etats-Unis, les chiffres des inscriptions au chômage, l'indice "Philly Fed" et les indicateurs avancés.
(Atul Prakash et Marc Jones, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)