PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes restent orientées en légère hausse vendredi à mi-séance à la fin d'une semaine dopée par un regain d'activité sur le front des fusions et acquisitions et par un nouveau repli de l'euro, qui a touché ses plus bas niveaux depuis la mi-mars.
La plupart des grands indices européens sont à des records sur plusieurs années, notamment l'indice paneuropéen EuroFirst 300, qui retrouve ses niveaux atteints en l'an 2000 pendant la "bulle internet", et le Dax de Francfort, à un nouveau record absolu, tandis que le CAC 40 culmine sur ses pics du début 2008.
À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 0,48% à 5.233,95 points vers 13h00. À Francfort, le Dax prend 1,27% et le FTSE 0,35% à Londres. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 0,68% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,58%.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture variant de stable à une hausse de 0,18%.
Le recul de l'euro depuis un an soutient la reprise de la croissance et les résultats des entreprises de la zone euro, la moitié environ de leurs bénéfices provenant des exportations hors de la zone. La monnaie unique cède encore 0,56% à 1,06 dollar et perd plus de 3% à ce stade sur l'ensemble de la semaine.
"L'attention est revenue sur le marché des changes. C'est surtout le dollar qui monte; tandis que c'est une très bonne nouvelle pour les résultats européens, l'impact sur les résultats américains pourrait être assez sensible", dit Naeem Aslam, responsable de l'analyse chez Ava Trade, à Dublin.
Selon des stratèges, une baisse de 10% de l'euro face à un panier de devises entraîne une hausse de 6 à 8% des profits en Europe. Avec la baisse de 16% de la devise européenne sur un an, l'impact positif sur les résultats devrait être de 10 à 13%.
A contrario, les résultats des sociétés américaines du S&P 500 sont attendus en recul de 2,8% par rapport à la même période de l'an dernier, ce qui ferait du premier trimestre le plus mauvais depuis le troisième trimestre 2009.
Carrefour (PARIS:CARR) soutient la tendance avec un gain de 2%, plus forte hausse du CAC, à la suite de la publication d'un chiffre d'affaires meilleur que prévu au premier trimestre, grâce aux marchés français et brésilien.
Saint-Gobain (PARIS:SGOB) en revanche perd 1,6%, plus forte baisse du CAC et de l'indice paneuropéen EuroStoxx 50. Son PDG Pierre-André de Chalendar a déclaré au Parisien-Aujourd'hui en France ne pas voir "du tout" de reprise cette année en France dans le bâtiment, mais la percevoir en Espagne et en Angleterre.
L'indice des ressources de base (-0,35%) accuse l'un des rares replis sectoriels. Après une chute de 30% des cours à terme en l'espace d'un mois, le marché du minerai de fer se prépare à une nouvelle crise et ses perspectives sont désormais bien plus sombres que celles du pétrole.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)