PARIS (Reuters) - A l'exception de Londres, pénalisée par les valeurs minières, les principales Bourses européennes ont terminé mercredi dans le vert après des chiffres de l'emploi américain meilleurs que prévu qui ont fait grimper le dollar et favorisé les actions tournées vers l'exportation.
Longtemps orientés à la baisse, les indices ont relevé la tête après la publication, à 13h30 GMT, des statistiques du département du Travail, qui renforcent l'hypothèse d'un relèvement des taux d'intérêt dès le mois prochain aux Etats-Unis.
"Les chiffres pointent clairement vers une hausse des taux US en décembre", commente Andrea Cuturi, gérant d'actifs chez Anthilia Capital. "Le début d'un cycle de resserrement aux Etats-Unis pourrait rendre Wall Street moins performante que les marchés actions européens en raison de la divergence des politiques monétaires".
À Paris, le CAC 40 a pris 0,08% (4,11 points) à 4.984,15 points. L'indice parisien, désormais tout près de la barre des 5.000 points, a pris 1,77% sur la semaine. À Francfort, le Dax a progressé plus nettement, de 0,92%.
A Londres, le FTSE s'est replié de 0,17%, la hausse du dollar pénalisant les valeurs liées aux ressources de base, notamment Glencore (-4,65%).
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 et l'EuroStoxx 50 de la zone euro ont progressé respectivement de 0,27% et 0,6%.
Aux valeurs, l'action Syngenta a gagné 4,11% à la Bourse de Zurich à la suite d'une information de presse selon laquelle le groupe suisse serait en discussion avec l'américain DuPont (N:DD).
Contre la tendance en Europe, le groupe suisse Richemont, propriétaire de Cartier et Van Cleef & Arpels, a perdu 5,66% après avoir annoncé que ses ventes avaient reculé de 6% en octobre et s'être montré prudent pour ses perspectives au second semestre de son exercice décalé.
Richemont a entraîné dans son sillage LVMH et Hermès, qui ont cédé respectivement 2,74% et 1,15%.
Toujours à Paris, Sanofi (PA:SASY), a perdu 6,84%, la plus forte baisse du CAC et de l'Eurofirst 300, après la présentation d'un plan stratégique à cinq ans qui ne prévoit pas de croissance significative de son bénéfice au cours des deux années à venir.
Sur le marché des changes, l'euro est passé sous 1,08 dollar pour la première fois depuis le mois d'avril, autour de $1,0745 (-1,25%), après les chiffres de l'emploi américain, qui laissent entendre que la première économie du monde peut supporter un resserrement monétaire.
Wall Street, où les intervenants de marché réagissent prudemment à la perspective d'un renchérissement du coût du crédit, se cherche une tendance à l'heure de la clôture en Europe.
(Patrick Vignal, avec Sudip Kar-Gupta à Londres)