PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé mercredi en hausse, le rebond de Wall Street et la bonne tenue du secteur bancaire ayant permis d'effacer les pertes de la matinée, en attendant le compte-rendu de la réunion d'avril de la Fed.
Les "minutes" de la réunion de la Réserve fédérale américaine seront publiées à 18h00 GMT, après des commentaires du président de la Fed de Dallas, Robert Kaplan, disant qu'il préconiserait une hausse des taux à la réunion de juin ou à celle de juillet. Deux autres responsables de la Fed ont dit qu'il pourrait y avoir deux à trois hausses de taux cette année.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,51% (21,73 points) à 4.319,30 points. Le Footsie britannique a fini sur une note stable (-0,03%) et le Dax allemand a gagné 0,54%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a pris 0,62% et le FTSEurofirst 300 0,82%.
Malgré son récent rebond, l'EuroFirst 300 accuse une perte de 8% depuis le début de l'année dans un climat d'inquiétude sur la croissance chinoise.
Les grands indices américains sont en hausse à la clôture en Europe, portés eux aussi par le secteur bancaire alors que la probabilité d'une hausse de taux se renforce. Mardi, Wall Street a perdu 1%, des indicateurs meilleurs que prévu, notamment d'inflation, ayant relancé les spéculations sur de nouvelles hausses de taux après celle de décembre, la première en près de dix ans.
En Europe, l'indice des valeurs bancaires affiche la plus forte hausse sectorielle du jour, avec un gain de 1,88%, en perspective d'une prochaine hausse de taux aux Etats-Unis, une démarche favorable à un secteur qui peine à rester rentable avec des taux durablement proches de zéro.
Lloyds s'est adjugée 3,3%. Les traders ont évoqué des spéculations selon lesquelles l'Etat souhaiterait reprendre le processus de cession de ses actions dans la banque. RBS, également partiellement détenue par l'Etat, a pris 4,29%, plus forte hausse de l'EuroFirst 300.
Les banques italiennes ont elles aussi eu le vent en poupe, toujours portées par les spéculations autour d'une consolidation dans le secteur. L'indice de la Bourse de Milan a terminé en hausse de 1,23%.
Le retour des anticipations de hausse des taux américains profite au dollar qui est revenu à son meilleur niveau depuis trois semaines face à un panier de grandes devises et s'affiche à 1,1271 pour un euro, en hausse de 0,35%.
La fermeté du dollar pèse sur les cours de l'or et des matières premières.
Dans ce contexte, les ressources de base (-0,6%) ont accusé le plus net repli sectoriel en Europe, effaçant leurs gains des deux derniers jours. Anglo American (LON:AAL), Glencore, Antofagasta (LON:ANTO) et BHP Billiton ont compté parmi les principaux replis du FTSEurofirst 300.
Les cours du pétrole en revanche sont restés orientés en hausse, à leurs pics de l'année, malgré une hausse surprise des stocks de brut aux Etats-Unis. Les intervenants ont focalisé leur attention sur la baisse des stocks d'essence.
La plus forte baisse de l'Eurofirst 300 a été pour Sonova, le spécialiste suisse des solutions auditives, dont le titre a chuté de 6,36% après des résultats et prévisions qui ont déçu les analystes.
Le groupe de luxe britannique Burberry, en repli de 2,19%, a également été sanctionné, après l'annonce d'une baisse de 10% de son bénéfice annuel et de perspectives prudentes pour son exercice 2016-2018.
A Paris, Veolia Environnement (PA:VIE) (-2,24%) a accusé la plus forte baisse du CAC 40.
En vedette, le fabricant allemand de robots industriels Kuka a bondi de 23,33% à la suite d'une OPA du groupe chinois d'électroménager Midea Group qui le valorise à 4,5 milliards d'euros.
(Alistair Smout; Juliette Rouillon pour le service français, édité par Patrick Vignal)