PARIS/LONDRES (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en repli lundi, alors que le dollar se maintient près de pics de sept mois après des propos de la présidente de la Fed qui ont dopé les rendements des obligations à long terme.
À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,15% à 4.464,32 points vers 07h35. À Francfort, le Dax cède 0,09% et à Londres, le FTSE perd 0,25%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro se replie de 0,10%, le FTSEurofirst 300 de 0,14% et le Stoxx 600 de 0,11%.
Après une clôture sans grand changement à Wall Street vendredi, la Bourse de Tokyo a fini en hausse de 0,26% et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) perd 0,55% à ce stade.
Janet Yellen a déclaré vendredi que la Réserve fédérale américaine devrait peut-être mener une politique adaptée à une économie "à haute pression" pour réparer les dégâts que la crise lui a causés et juguler des risques prenant un caractère permanent.
Ces remarques ne faisaient pas référence à la politique monétaire à court terme de la Fed et ne remettent pas en cause les anticipations, à 67% selon le baromètre FedWatch de CME Group, d'une hausse de taux en décembre. Mais elles ont déclenché des spéculations selon lesquelles la Fed pourrait maintenir une politique très accommodante pendant une longue période, même si l'inflation dépasse l'objectif de 2%, ce qui a propulsé le rendement de l'obligation à 30 ans du Trésor américain à un pic de quatre mois de 2,565% avant de retomber à 2,552%.
Outre les résultats trimestriels qui ont débuté avec les banques aux Etats-Unis la semaine dernière, le marché sera attentif au PIB chinois du troisième trimestre mercredi, puis à la réunion de la Banque centrale européenne jeudi.
La croissance chinoise est attendue à 6,7%, comme au deuxième trimestre, son plus bas niveau depuis la crise financière mondiale.
La BCE pourrait débattre de modifications techniques à apporter à son programme de rachat d'actifs mais devrait renvoyer une décision à sa réunion de décembre, au cours de laquelle il sera aussi question de la prolongation du programme, selon des sources proches des délibérations.
L'indice des ressources de base (+0,24%) est l'un des rares indices sectoriels à progresser timidement, avec les banques (+0,11%) et assureurs (+0,14%). ArcelorMittal (AS:ISPA) prend 0,56%, plus forte hausse du CAC, et Unicredit (MI:CRDI) 3%, plus forte avancée de l'EuroFirst.
Aux valeurs, Pearson (LON:PSON) recule de 4,9% après avoir fait état de ventes inférieures aux attentes au troisième trimestre. Le numéro un mondial de l'éducation n'en a pas moins réitéré ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice grâce à des réductions de coûts.
L'indice du dollar, qui s'est raffermi de 1,4% la semaine dernière, est près des pics de sept mois face à un panier de devises de référence.
L'euro se traite à près de 1,098 dollar, en hausse de 1,13%, en attendant l'inflation définitive de septembre en zone euro, prévue à 09h00.
Le pétrole se replie un peu après quatre semaines de hausse d'affilée, alourdi par un dollar ferme ainsi que par l'annonce d'une augmentation du nombre de forages actifs aux Etats-Unis, qui n'a plus baissé depuis 16 semaines d'affilée, la troisième série la plus longue depuis 1987.
Certains investisseurs craignent par ailleurs que l'appétit pour le risque ne soit affecté par l'offensive pour reprendre Mossoul en Irak aux djihadistes de l'Etat islamique (EI) qui en ont fait leur fief en juin 2014.
(Avec Hideyuki Sano et Nichola Saminather, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)