PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse et l'euro a touché un plus bas de neuf ans face au dollar en raison de nouvelles inquiétudes sur le sort de la Grèce dans la zone euro et de la forte chute des cours du pétrole.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 140,93 points, soit 3,31% à 4.111,36 points. Le Footsie britannique a perdu 2% et le Dax allemand 2,99%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a abandonné 3,7% et le FTSEurofirst 300 2,25%. Tous les indices sectoriels ont fini dans le rouge, sauf celui de santé qui a gagné 0,12%.
Sur le plan macroéconomique, l'inflation en Allemagne a encore ralenti en décembre (+0,1% sur un an) pour retrouver son rythme le plus faible depuis plus de cinq ans. Avec un tel niveau de hausse des prix, de plus en plus d'intervenants s'attendent à ce que la Banque centrale européenne (BCE) adopte dès sa réunion du 22 janvier de nouvelles mesures non conventionnelles pour lutter contre le risque de déflation dans la zone euro.
Au plan politique, face au risque d'une sortie de la Grèce de la zone euro en cas de victoire du parti de gauche anti-austérité Syriza, Berlin a dit n'avoir pas changé de position sur la Grèce, souhaitant toujours stabiliser la zone euro avec tous ses membres.
En outre, l'Allemagne estime que la zone euro a mis en place de nouveaux mécanismes qui limitent les risques de contagion.
Mais ces déclarations n'ont pas suffi à rassurer les investisseurs, les valeurs bancaires et celles liées à l'énergie accusant les plus fortes baisses de Stoxx 600.
L'indice des valeurs pétrolières a reflué de 4,88%, suivi de celui des ressources de base (-3,64%) et des bancaires (-3,25%).
La Bourse d'Athènes a fini en repli de 5,63%, tandis que le rendement des obligations souveraines grecques a pris près de 20 points de base à 9,60%. Le titre de la Banque nationale de Grèce a plongé de 7,43%.
Les banques allemandes et françaises exposées à la Grèce comme Deutsche Bank, Commerzbank, Crédit Agricole, BNP Paribas et Société Générale ont terminé dans le rouge, perdant entre 3 et 5%.
A Milan, Eni a chuté de 8,36%, plus mauvaise performance du Stoxx 600. A Paris, Total, plus forte baisse du CAC 40, a lâché 5,98%.
Dans le compartiment automobile, BMW, Daimler et Volkswagen ont fini en repli respectivement de 3,33%, 3,75% et 3,40% malgré la hausse des ventes de voitures neuves en Allemagne en 2014 et une croissance de 7% en décembre, après deux années de contraction, selon les données de VDA.
L'euro, tombé à 1,1920 dollar, est à un creux de neuf ans face au billet vert, plombé par les craintes d'instabilité politique en Grèce et par la perspective d'un assouplissement quantitatif de la BCE.
Sur le marché pétrolier, le Brent de mer du Nord est en repli de 6%, juste au-dessus de 53 dollars, et le brut léger américain abandonne 4,71% à 50,21 dollars, après être passé sous le seuil symbolique de 50 dollars le baril pour la première fois depuis avril 2009, victime des craintes des investisseurs liées à l'abondance de l'offre et à la faiblesse de la demande.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Juliette Rouillon)