PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont nettement réduit, voire totalement effacé, leurs gains d'ouverture à mi-séance mardi, dans des marchés toujours nerveux en attendant l'issue des réunions de la Réserve fédérale américaine et de la Banque du Japon dans les prochains jours.
À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,16% à 4.538,94 points vers 10h50 GMT. À Francfort, le Dax est stable et à Londres et le FTSE n'avance plus que de 0,25%, alors que les trois indices reprenaient 0,5 à 0,8% dans les premiers échanges après trois séances de prises de profits.
L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 grignote encore 0,26% et l'EuroStoxx 50 zone euro 0,21%, ayant eux aussi limité leurs gains.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,1% tout au plus à ce stade.
Les marchés n'anticipent aucun relèvement de taux de la Fed mercredi et ne voient qu'une chance sur cinq d'un resserrement lors de la prochaine réunion des 14 et 15 juin, bien que des responsables de la banque centrale aient déclaré à plusieurs reprises qu'une hausse de taux pouvait être attendue en juin.
Tomoaki Shishido de Nomura Securities estime ainsi que la surprise, mercredi, pourrait aller dans le sens des "faucons" plutôt que des "colombes".
Au Japon, les responsables monétaires sont partagés quant à l'opportunité de prendre de nouvelles mesures d'assouplissement à leur réunion qui se termine jeudi. S'ils sont nombreux à s'inquiéter des sombres perspectives de l'économie, ils se montrent prudents devant la réduction des instruments à leur disposition après avoir opté pour des taux négatifs au mois de janvier.
Au plan sectoriel en Europe, l'indice bancaire (+2,3%) est porté par le retour au bénéfice de Standard Chartered (LON:STAN), qui prend 9,9% à Londres. Le secteur conforte son rebond entamé depuis deux semaines après la création d'un fonds de soutien pour les banques italiennes.
Air Liquide (PA:AIRP) en revanche chute de 3,6% à Paris, plus forte baisse du CAC 40, après avoir publié un chiffre d'affaires inférieur aux attentes, affaibli par la baisse des taux de change et des prix de l'énergie.
BP (LON:BP) s'adjuge 4,3% après avoir annoncé un bénéfice en repli de 80% mais bien meilleur qu'attendu au premier trimestre, période qui a pourtant vu les cours du pétrole reculer à leur plus bas niveau depuis de 12 ans.
Le papetier finlandais UPM-Kymmene bondit de 9,9%, plus forte hausse de l'EuroFirst 300, après des résultats meilleurs que prévu.
Côté baisses, Cobham chute de près de 20% à Londres. Le groupe d'ingénierie britannique a lancé une augmentation de capital en urgence pour renflouer son bilan à la suite d'une chute sévère, de 70%, de son bénéfice trimestriel et d'un avertissement sur ses résultats annuels, conséquence d'une tentative coûteuse de s'exposer davantage au marché civil.
La saison des résultats s'accélère en Europe. Selon les données de Thomson Reuters StarMine, 16% des sociétés de l'indice large STOXX Europe 600 ont déjà publié, dont la moitié ont fait aussi bien ou mieux que prévu.
(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)