PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse mardi, affectées par la rechute des cours du pétrole et par des valeurs des ressources naturelles plombées par BHP Billiton.
Le sort des places boursières est lié à celui du marché pétrolier depuis le début de l'année et, après avoir subi un début d'année terrible, les actions paraissent se redresser mais le mouvement est fragile, comme en témoigne leur recul notable du jour, au vu des multiples incertitudes macroéconomiques.
Au moment de la clôture européenne, les contrats d'avril sur le brut texan et le Brent de mer du Nord lâchaient respectivement 4,6% et 4%, des pertes qui n'ont cessé de s'aggraver depuis la matinée.
"Après le récent rally survenu à partir d'une situation survendue, nous pensons que les marchés boursiers fluctueront étroitement, dans l'attente des réunions de politique monétaire de la Banque centrale européenne, de la Réserve fédérale et de la Banque du Japon le mois prochain", déclarait Emanuele Rigamonti, analyste de JCI Capital, à la mi-journée.
L'incertitude quant au calendrier qu'adoptera finalement la Réserve fédérale pour remonter ses taux directeurs a largement contribué elle aussi au coup de bambou des places boursières.
Pendant ce temps, Wall Street est elle aussi à la peine, subissant à la mi-journée des pertes qui ont grossi depuis l'ouverture, pertes motivées là encore par un marasme pétrolier qui ne semble pas en voie d'être guéri rapidement.
À Paris, le CAC 40 a perdu 1,40% à 4.238,42 points. Le Footsie britannique a cédé 1,25% et le Dax allemand 1,64%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,59% et le FTSEurofirst 300 de 1,33%.
BHP Billiton a cédé plus de 6%. Touché de plein fouet par l'effondrement des cours des matières premières, le premier groupe minier mondial a fait état d'une perte nette semestrielle de 5,67 milliards de dollars, la première perte en plus de 16 ans.
L'indice des ressources de base a accusé pour sa part la plus forte baisse sectorielle en Europe (-3,44%), suivi par l'indice des valeurs pétrolières et gazières (-2,32%).
La plus forte perte du Stoxx 600 est toutefois à mettre au compte du styliste Hugo Boss (DE:BOSSn), qui décroche de 19,8%, après avoir annoncé des ventes inférieures aux attentes en Chine et aux Etats-Unis depuis le début de l'année, au point qu'il baisse les prix en Asie pour les ramener à des niveaux proches de ceux pratiqués en Europe et aux Amériques.
En abandonnant 6,7%, Standard Chartered (L:STAN) accuse la deuxième plus forte perte de l'indice FTEurofirst 300, derrière EDF (PA:EDF) (-9,44%), assommé par un abaissement de recommandation.
StanChart a vu son bénéfice fondre de 84% en 2015, à un plus bas depuis 1998, la baisse des marchés financiers, la chute des cours des matières premières et des dépréciations pour créances douteuses ayant continué de peser sur l'activité de la banque britannique, très active dans les marchés émergents.
Ce nouveau rebond boursier avorté profite aux valeurs refuge, et notamment à des monnaies telles que le yen et le franc suisse. Le yen a atteint un pic de deux semaines contre le dollar, tandis que le franc suisse a inscrit un pic de trois semaines face au billet vert.
La livre sterling reculait encore contre le dollar, mais moins que lundi, jour où elle avait lâché près de 2%, sa plus forte perte en près de six ans, en raison des craintes d'une sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)