PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont nettement reculé jeudi, pénalisées notamment par les banques, par la chute des cours du pétrole et par une nervosité accrue des investisseurs à six jours de l'élection présidentielle américaine.
À Paris, l'indice CAC 40 a cédé 1,24% (55,61 points) à 4.414,67 points. À Francfort, le Dax a reculé de 1,47% et à Londres, le FTSE a cédé 1,04%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 1,15%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 1,42% et le Stoxx 600 1,09%.
L'un des plus forts replis sectoriels est pour les banques dont l'indice a perdu 2,37% suite à une série d'abaissements d'objectifs de cours.
L'indice de l'énergie (-2,18%) a également souffert dans le sillage des cours du brut, plombés par l'annonce d'une forte hausse des stocks de brut aux Etats-Unis et des doutes sur les capacités de l'Opep à soutenir les prix en réduisant la production. Le brut léger américain et le Brent de mer du Nord perdent chacun autour de 3%, le Brent revenant sous 47 dollars.
La plus forte baisse du Stoxx 600 est pour BP (LON:BP) Milano (-7,69%), suivie de près par Banco Popolare (-7,05%), avec laquelle elle est en train de fusionner. Kepler Chevreux a baissé ses objectif de cours pour les deux titres.
Le compartiment automobile a quant à lui cédé 2,56% après la baisse des immatriculations en France et en Allemagne en octobre.
En forte baisse également, le géant danois du transport maritime A.P. Moller Maersk a perdu 7,16% après une baisse de 44% de son bénéfice trimestriel, à un niveau inférieur aux attentes du marché, son activité de conteneurs ayant accusé une perte à la suite d'une nouvelle baisse des taux de fret.
Contre la tendance, Hugo Boss (DE:BOSSn) (+4,2%) figure parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600. Le marché a salué l'annonce par la griffe allemande d'une reprise de ses ventes en Chine et d'un relèvement de son objectif de réduction des coûts cette année.
Les marchés, qui pariaient sur une victoire d'Hillary Clinton, voient Donald Trump rattraper une bonne partie de son retard dans les sondages depuis l'annonce de l'ouverture d'une enquête du FBI sur de nouveaux courriels de la candidate démocrate lorsqu'elle était secrétaire d'Etat.
"Trump resserre l'écart avec Clinton. Les marchés (...) sont tombés de ce fait dans une configuration d'aversion au risque ces derniers jours", écrivent les analystes de Rabobank dans une note à leurs clients.
"Tout en restant très loin d'une situation de panique, cette tendance montre clairement que les intervenants des marchés prennent leurs précautions."
Wall Street baisse légèrement à l'heure de la clôture des marchés européens avec des investisseurs prudents dans l'attente de l'issue de la réunion de la Réserve fédérale, en fin de journée.
La plupart des observateurs ne s'attendent pas à voir la Fed modifier sa politique monétaire avant décembre mais ils guetteront son communiqué, attendu pour 18h00 GMT, dans l'espoir d'y trouver de nouvelles indications sur l'évolution à venir des taux d'intérêt.
En Europe, de bonnes nouvelles sur la croissance dans l'industrie en Europe, avec des indices PMI en zone euro et en Allemagne à des pics de près de trois ans et un indice pour la France à son plus haut niveau en deux ans et demi, ont eu peu d'effet sur les indices.
Sur le marché des changes, le dollar cède du terrain face à un panier de devises de référence, les traders s'inquiétant des effets sur la devise américaine de la politique protectionniste que pourrait mener Donald Trump s'il entrait à la Maison blanche. L'euro en profite pour se raffermir, autour de 1,11 dollar.
(Patrick Vignal pour le service français, édité par Marc Angrand)