PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé nettement en hausse mardi, alors qu'elles avaient débuté la journée sur une note hésitante, Milan se distinguant particulièrement grâce aux performances des actions Mediaset et UniCredit et stimulant les autres places.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,91% à 4.803,87 points. Le Footsie britannique a pris 1,13% et le Dax allemand 0,84%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,18%, le FTSEurofirst 300 de 1,12% et le Stoxx 600 de 1,06%.
Au moment de la clôture des places européennes, Wall Street était également dans le vert, avec à la clé de nouveaux records, dans l'attente de la décision de politique monétaire que doit rendre la Réserve fédérale mercredi.
Si une hausse des taux est considérée comme acquise, les investisseurs dissèqueront les propos de la présidente Janet Yellen comme à leur habitude mais peut-être avec encore plus d'attention depuis l'élection de Donald Trump, le programme du président élu américain étant en théorie susceptible de tendre croissance et inflation et donc d'inciter l'institut d'émission à accélérer le rythme du resserrement monétaire.
Cet attentisme explique que le dollar ne varie guère, cédant 0,1% contre un panier de devises de référence, tout en progressant de 0,05% contre le seul euro.
La tendance boursière a été alimentée un temps par la hausse des cours du pétrole consécutive à l'accord conclu au cours du week-end entre pays membres et non-membres de l'Opep sur une limitation de la production. Mais le marché pétrolier marque à présent le pas, les traders prenant leur bénéfice, et les barils de Brent et de WTI texan perdent de 0,3% à 0,4%.
La journée boursière a été aux couleurs italiennes: en s'adjugeant 2,49%, la Bourse de Milan devance largement ses homologues européennes et elle le doit à l'envolée du groupe de médias Mediaset (+31,86%) et de la banque UniCredit (+15,92%), les deux gains les plus élevés de l'indice Stoxx 600.
UniCredit, la première banque italienne et la seule d'importance systémique, compte lever 13 milliards d'euros dans le cadre du plus important appel au marché jamais lancé en Italie, dans le but de renforcer son bilan et de se préserver d'une crise sectorielle d'ampleur.
L'action de la banque a réalisé son gain le plus élevé depuis 2010, aidant l'indice sectoriel local à engranger une hausse de 5,83%.
Banca Monte dei Paschi di Siena (MI:BMPS), qui peut peut-être prétendre à une intervention publique si son plan de recapitalisation privé ne se réalise pas, a terminé en hausse de 1,3%.
L'effet UniCredit a joué également sur le marché obligataire italien où le rendement de l'emprunt à 10 ans a perdu jusqu'à 12 points de base (pdb) à 1,878%, au plus bas d'un mois. Le spread avec le Bund équivalent s'est réduit à 153 pdb, le plus faible depuis plus d'un mois.
Mediaset, qui a réalisé la plus forte hausse de son histoire, a flambé après l'annonce par Vivendi (PA:VIV) (+0,30%) d'une prise de participation de plus de 3% à son capital. Vivendi envisage de monter jusqu'à 20% mais une source au fait du dossier a fait savoir qu'une OPA hostile n'était pas à l'ordre du jour.
L'armateur danois Moeller Maersk figure aussi parmi les bonnes hausses du jour, avec un gain en clôture de 4,03% à 10,84 couronnes. Il a atteint en séance un pic d'un an de 11,06 couronnes, ayant dit, lors de sa journée investisseurs, que l'achat de l'allemand Hamburg Süd remplacerait 60% des revenus perdus lorsqu'il se séparera de sa division énergie.
(Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Véronique Tison)