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par Michel Rose
WASHINGTON (Reuters) - Les discussions entre le président français Emmanuel Macron et son homologue américain Joe Biden ont permis d'aboutir à une "ouverture majeure" pour éviter une "course aux subventions" de part et d'autre de l'Atlantique, a déclaré vendredi le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire.
Emmanuel Macron a profité de sa visite d'État à Washington cette semaine pour pousser les États-Unis à trouver des moyens d'atténuer l'impact de l'Inflation Reduction Act (IRA) et de ses mesures de crédits d'impôts et de subventions, dont les Européens redoutent qu'elles ne fassent dérailler leur propre reprise industrielle.
"Je pense vraiment qu'il y aura un avant et un après visite d'Etat du président de la République à Washington", a dit Bruno Le Maire à Reuters et au Financial Times.
"Parce qu'il y a eu une vraie prise de conscience (du sujet, ndlr), une reconnaissance par l'administration américaine, mais aussi par le Congrès", a ajouté le ministre à Washington.
A l'issue d'un entretien à la Maison blanche avec Emmanuel Macron, Joe Biden a assuré jeudi que les lois encourageant par de fortes subventions la production aux Etats-Unis de semi-conducteurs ou d'énergies renouvelables n'avaient pas pour but de nuire aux Européens et pourraient être modifiées afin qu'ils puissent prendre leur part.
"Il y a des ajustements que nous pouvons faire", a déclaré Joe Biden, sans détailler quels pourraient être ces changements, alors que les options législatives sont limitées.
"Par exemple, il y a une disposition qui dit qu'il y a une exception pour quiconque ayant un accord de libre-échange avec nous", a ajouté le président américain.
En déplacement vendredi à La Nouvelle Orléans, en Louisiane, Emmanuel Macron s'est félicité d'avoir abordé le sujet avec Joe Biden.
"Avant que je mette les pieds dans le plat, ça n'était pas un débat du tout chez nous et ça n'était pas un débat du tout ici", a dit à la presse Emmanuel Macron, disant espérer que le sujet soit réglé au premier trimestre 2023.
"Mon devoir était de dire la vérité", a-t-il ajouté.
Bruno Le Maire estime que le fait que Joe Biden ait suggéré que les alliés puissent être traités comme des pays ayant conclu un accord commercial, tels que le Canada et le Mexique, constituait une "ouverture majeure" résultant d'intenses discussions entre responsables français et américains.
"CHOIX POLITIQUE IMPORTANT"
"C'est une ouverture majeure de dire: ils sont alliés, ils sont amis", a déclaré Bruno Le Maire. "Donc, même si nous n'avons pas d'accord commercial avec l'Europe, nous pourrions considérer les composants européens comme issus d'un pays sous accord commercial."
"Ce n'est pas un ajustement, c'est un choix politique important", a ajouté le ministre français.
Les équipes françaises estiment que les travaux techniques vont se poursuivre dans les jours et les semaines à venir pour voir comment traduire cette ouverture en réglementation, mais ils pensent que les décrets d'application de l'administration Biden pourraient être le vecteur de ces "ajustements".
"BALAYER DEVANT NOTRE PORTE"
À Washington, Emmanuel Macron, Bruno Le Maire et d'autres responsables français ont lancé une véritable offensive de lobbying auprès des responsables américains de tous bords. Et le président français a prévenu les parlementaires américains lors d'une réunion à huis clos que l'IRA était "super agressive" pour les entreprises européennes.
Prié de dire si Emmanuel Macron avait brandi la menace d'un recours à l'Organisation mondiale du commerce, Bruno Le Maire a répondu qu'il n'avait pas à le faire et que l'administration Biden était très désireuse de travailler avec leurs alliés européens, d'autant plus que la Chine constituait un rival pour les deux côtés de l'Atlantique.
"Personne ne veut d'une guerre commerciale avec la situation dans laquelle nous sommes", a souligné Bruno Le Maire.
"Nous avons un compétiteur qui s'appelle la Chine. L'objectif stratégique des Etats-Unis, il me semble, n'est pas d'affaiblir l'Europe, mais au contraire de travailler en partenariat avec l'Europe", a encore dit le ministre.
Bruno Le Maire a indiqué qu'il travaillait en coordination avec son homologue allemand, Robert Habeck.
Les constructeurs automobiles allemands figurent parmi les plus grandes victimes potentielles de l'IRA, qui accorde des subventions massives aux voitures électriques fabriquées aux États-Unis.
Les équipementiers français comme Valeo (EPA:VLOF), qui équipent les constructeurs allemands, devraient aussi en pâtir.
Mais pour Bruno Le Maire, même si l'impact de l'IRA peut désormais être atténué, la période actuelle montre que l'Europe est trop lente à encourager les investissements dans les technologies du futur, avec des mécanismes pouvant prendre deux ans pour l'octroi de subventions, alors que les crédits d'impôt américains sont instantanés.
"C'est à nous, Européens, de balayer devant notre porte", insiste Bruno Le Maire.
(Reportage Michel Rose, version française Matthieu Protard)
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