PARIS (Reuters) - La trajectoire économique des pays développés reste floue, alors que la valorisation des actifs renvoie des signaux contradictoires, ce qui oblige à davantage de discernement dans la construction des portefeuilles, estime-t-on chez M&G.
Actuellement, les deux principales incertitudes économiques portent sur la dynamique d'inflation et le ralentissement du cycle, dont l'ampleur dépendra de la résistance des marchés du travail.
Ces derniers montrent des signes de ralentissement aux Etats-Unis, mais demeurent dynamiques en zone euro avec une croissance des salaires de 5,1% sur un an en décembre 2022.
En parallèle, les valorisations envoient des signaux contradictoires, les actions américaines restant onéreuses tandis que les valorisations européennes sont à leur niveau le plus faible depuis au moins deux ans et malgré leur rebond de cette année.
Côté crédit, l'écart global de taux sur le haut rendement intègre une remontée des taux de défauts, mais les marchés s'inquiètent davantage des titres les mieux notés, dont les rendements impliquent des niveaux de défaut records.
A l'inverse, les titres les moins bien notés intègrent une remontée des défauts proportionnellement plus modérée.
"La situation actuelle ne se terminera pas sans casse", prévient Florent Delorme, stratégiste chez M&G.
Les actions représentent un peu moins de la moitié de l'allocation d'un fonds dynamique de M&G, en ligne avec la pondération de l'indice, les titres européens représentant un quart de l'exposition action totale.
Les valorisations de la tech aux Etats-Unis semblent trop importantes pour le gérant, qui vend la tendance en étant court sur l'indice S&P 500 et en rachetant les composants de l'indice hors technologie.
Les titres souverains représentent un peu moins d'un tiers du portefeuille, dont l'allocation est pour moitié composée de titres émergents en devises locales, le solde étant réparti entre les Treasuries à 30 ans et des Gilts à 10 ans.
Reflet des incertitudes sur les marchés, les fonds non alloués représentent 11,1% du portefeuille, une part supérieure à la moyenne historique.
(Reportage Corentin Chappron)