PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont accentué leurs pertes mardi à mi-séance, prolongeant leur mouvement de consolidation après les excellentes performances de début d'année, dans des marchés qui restent largement focalisés sur le problème grec.
La Grèce et des experts de l'Union européenne (UE), de la Banque centrale européenne (BCE) et du Fonds monétaire international (FMI) entameront mercredi des discussions techniques sur les réformes qu'Athènes doit mener pour obtenir un financement supplémentaire, ont annoncé lundi des responsables européens à l'issue d'une courte réunion de l'Eurogroupe.
Mais l'incertitude concernant l'issue de ces discussions reste entière.
À Paris, l'indice CAC 40 perdait 0,71% à 4.906,00 points vers midi. À Francfort, le Dax cédait 0,66% et à Londres, le FTSE reculait de 0,84%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 se replie de 0,35% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,84%.
Contre la tendance, la Bourse d'Athènes rebondit de 2%, sous l'impulsion du compartiment bancaire, la reprise des discussions ayant freiné le courant de retraits des dépôts de leurs clients.
A ce stade, les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul de 0,42 à 0,66%.
Aux valeurs, EDF (PARIS:EDF) reprend 2,5%, plus forte hausse du CAC 40, après les déclarations d'Emmanuel Macron à Reuters excluant une fusion avec Areva (PARIS:AREVA), lequel cède 2,15%. Le titre EDF avait perdu près de 10% la semaine dernière dans cette hypothèse.
Iliad s'adjuge 2,1% après l'annonce d'une nouvelle offre de Free dans la téléphonie fixe avec le lancement d'une box baptisée "Freebox mini 4K" qui viendra remplacer le produit d'entrée de gamme proposé par l'opérateur. Les autres opérateurs télécoms effacent une bonne partie de leurs pertes de lundi dans la crainte qu'Iliad ne relance la guerre des prix.
"C'est un véritable soulagement. On craignait quelque chose de saignant avec le début d'une nouvelle guerre des prix et des tarifs divisé par deux et puis finalement rien de tout cela", commente un vendeur actions parisien.
Ailleurs, Credit Suisse s'adjuge 7,5%, plus forte hausse de l'indice large Stoxx 600, en réaction à l'annonce de l'arrivée prochaine de Tidjane Thiam, actuel directeur général de l'assureur britannique Prudential (LONDON:PRU), à la tête du groupe en remplacement de Brady Dougan, qui était en poste depuis 2007. Le titre Prudential recule de 2,1%.
Sur le marché des changes, le dollar se traite à des plus hauts de près de 12 ans face à l'euro, sous les 1,08 pour un euro, et de huit ans face au yen, à 121,44 yens, porté par la perspective d'un relèvement des taux de la Réserve fédérale tandis que les banques centrales européennes et japonaise sont au contraire engagées dans des politiques d'assouplissement quantitatif. L'euro est affaibli en outre par les incertitudes autour de la dette grecque.
Avec le démarrage lundi du programme de rachats massifs d'obligations souveraines par la BCE, les rendements en zone euro touchent de nouveaux plus bas, y compris les rendements de la dette du sud de la zone euro.
Les matières premières continuent de souffrir de la revalorisation du dollar, avec notamment un baril de Brent qui est passé sous les 58 dollars.
(Avec Alexandre Boksenbaum-Granier et Blaise Robinson, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Véronique Tison)