Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Les actions des banques françaises ont chuté mardi après que la police a perquisitionné cinq institutions dans le cadre d'une enquête de six ans sur la fraude fiscale dans les transactions boursières.
Les banques perquisitionnées sont BNP Paribas (EPA:BNPP) et sa société de courtage Exane, ainsi que Société Générale (EPA:SOGN) et Natixis. Les bureaux français de HSBC (LON:HSBA) Holdings (NYSE:HSBC) ont également été perquisitionnés, selon une déclaration du bureau du procureur financier.
Le Monde a rapporté que 160 fonctionnaires du ministère des finances avaient été impliqués dans les perquisitions, ainsi que d'autres fonctionnaires d'Allemagne.
Ces perquisitions sont liées à ce que la France appelle le scandale "CumCum", dans lequel des banques se sont livrées à des opérations boursières artificielles pour frauder les autorités fiscales sur les paiements liés aux dividendes. Dans le cadre de l'opération "CumCum", les investisseurs vendaient brièvement des actions à des non-résidents au moment où ils devaient verser des dividendes afin d'éviter d'être imposés sur ces derniers. Ils inversaient ensuite la transaction, partageant entre eux les économies d'impôt réalisées.
Cette stratégie était largement considérée comme moins risquée que la stratégie "CumEx", qui a été au cœur d'un scandale similaire en Allemagne. La plupart des grandes banques du pays, dont la Deutsche Bank (ETR:DBKGn) et la Commerzbank (ETR:CBKG), ont été mises en cause mais nient avoir commis des actes répréhensibles. Selon diverses estimations des médias, le préjudice subi par le gouvernement allemand s'élèverait à plus de 35 milliards d'euros. Des banques néerlandaises, dont ABN AMRO (AS:ABNd), ont également reconnu avoir effectué de telles transactions.
L'action de la Société Générale a été la plus touchée par la nouvelle, chutant de 1,9 % à Paris. L'action BNP Paribas a baissé de 0,7 %, ironiquement moins que l'action Deutsche, qui a chuté de 1,5 %. Deutsche Bank a eu du mal à se débarrasser de son image de source probable de volatilité, malgré le fait qu'elle ait massivement réduit le risque de son bilan depuis 2018. Les inquiétudes concernant son exposition à l'immobilier commercial ont déclenché un selloff à l'échelle du secteur vendredi, qui ne s'est que partiellement dénoué lundi alors que les nerfs s'apaisaient.