La présidente de la société australienne de services financiers AMP a annoncé lundi sa démission, emportée par des révélations sur des malversations généralisées qui avaient eu raison de son directeur général dix jours plus tôt.
AMP est l'une parmi plusieurs autres grandes sociétés de services financiers placées sous enquête par une commission créée en février pour faire la lumière sur les malversations dans le secteur bancaire et financier.
Vendredi, lors d'une audition de la commission, AMP s'est retrouvé passible d'une procédure judiciaire, rendant intenable la position de son PDG, Mme Catherine Brenner.
"En tant que présidente, je suis redevable de la gouvernance" de l'entreprise", a-t-elle indiqué lundi dans un communiqué dans lequel elle annonce que le conseil d'administration d'AMP avait accepté sa démission, une décision destinée à "restaurer la confiance dans AMP".
La commission d'enquête avait entendu ces derniers jours des témoignages accablants, en particulier de cadres d'AMP, sur des abus généralisés, dont la facturation aux clients de services inexistants.
AMP a également reconnu avoir menti au régulateur des marchés, la Australian Securities and Investment Commission (Asic), au sujet du scandale, qui a affecté près de 16.000 clients entre 2009 et 2016.
La démission de Mme Brenner fait suite à celle de son directeur général, Craig Meller, qui avait dû quitter ses fonctions "avec effet immédiat" dix jours plus tôt pour les mêmes raisons, présentant "ses excuses les plus totales".
AMP a également annoncé que le salaire de ses directeurs sera diminué de 25% jusqu'à la fin de l'année.
La commission d'enquête a également entendu au cours du mois comment une filiale de la Commonwealth Bank, premier prêteur d'Australie et sa première entreprise par la capitalisation boursière, avait facturé des services financiers à certains de ses clients pendant des années après leur décès.
Parallèlement, le gouvernement conservateur du Premier ministre Malcolm Turnbull a annoncé récemment le durcissement de la législation contre les malversations dans le secteur bancaire et financier, avec des peines allant jusqu'à dix ans de prison pour les cadres escroquant leurs clients ou mentant aux régulateurs.
Les quatre grandes banques australiennes sont dans la ligne de mire des pouvoirs publics à la suite d'une série d'affaires de fraude présumée aux assurances-vie ou aux prêts immobiliers.
Malcolm Turnbull, ancien banquier d'affaires, a longtemps résisté des quatre fers face aux appels de l'opposition travailliste à ouvrir une commission d'enquête sur le secteur bancaire. Mais face à la colère de l'opinion publique, il a dû changer son fusil d'épaule.