PARIS (Reuters) - Casino accuse la plus forte baisse de l'indice parisien SBF 120 lundi matin après l'abaissement de sa note de crédit par S&P Global, qui a revu en baisse ses estimations de rentabilité.
L'action du groupe de grande distribution chute de 10,55% à 7,50 euros à 10h45 après un nouveau plus bas historique à 7,38 euros alors que le SBF 120 abandonne 1,07%.
S&P Global a ramené sa note sur la dette senior garantie de Casino à B- contre B+ et celle de la dette non garantie à CCC+ contre B.
L'agence de notation explique avoir réduit ses estimations en raison de la perspective d'un "durcissement des conditions d'exploitation pour les distributeurs en France sur fond de dégradation du contexte macroéconomique".
"Conjugué à une détérioration du marché financier, cela va accroître la pression sur la liquidité du groupe et sur sa capacité à céder des actifs et à refinancer ses dettes", ajoute S&P Global.
Alors qu'elle tablait en mars sur une hausse de l'Ebitda des activités françaises à 1,3 milliard d'euros cette année contre 1,1 milliard l'an dernier, l'agence prévoit désormais une stagnation, ce qui implique un maintient du ratio dette/Ebitda autour de 8,0 et un flux de trésorerie disponible ("free cash-flow") encore négatif.
"Si les formats 'premium' et de proximité de Casino sont un peu moins exposés aux tensions inflationnistes que la moyenne du secteur, nous nous attendons à ce que la dégradation du moral des consommateurs pèse nettement sur les volumes au cours des 18 prochains mois, les consommateurs se tournant vers des catégories de produits meilleur marché", explique la note.
S&P Global estime en outre que le groupe "devra rapidement concrétiser des cessions d'actifs supplémentaires pour renforcer sa liquidité et ramener la dette de ses activités françaises à un niveau plus supportable", mais que le contexte géopolitique incertain et les valorisations volatiles ne sont pas favorables à ce type d'opérations.
En incluant la baisse de lundi, le cours de Bourse de Casino affiche une chute de près de 68% depuis le début de l'année.
(Rédigé par Marc Angrand, édité par Kate Entringer)