La vendange 2016 s’annonce moins abondante qu’en 2015 en raison des mauvaises conditions météorologiques au printemps, ont affirmé mercredi les vignerons et les maisons de champagne, qui se sont toutefois accordés sur de futurs rendements en hausse dans une situation économique favorable.
"Le début de l’année 2016 s’est montré particulièrement exigeant dans le vignoble champenois", a expliqué dans un communiqué le Comité Champagne, l’organe interprofessionnel de l’appellation.
"Fin avril, des épisodes de gel touchent près d’un quart de l’aire d’appellation Champagne; les bourgeons sont entièrement détruits sur 14% du vignoble", a-t-il poursuivi, ajoutant qu’à cause des pluies, de la grêle et des orages, "la pluviométrie s’élève à deux à trois fois la moyenne observée depuis 20 ans".
L’autre conséquence de ces phénomènes météorologiques est la prolifération du mildiou, un champignon qui attaque la vigne.
Ces éléments devraient "affecter le volume disponible à la vendange, mais les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes pour sa qualité", selon les prévisions du Comité Champagne, qui table sur un démarrage de la cueillette autour du 15 septembre.
"Ce sera sûrement l’une des vendanges les plus faibles que je connaîtrai, mais ça ne veut rien dire sur la qualité du champagne", a réagi Jean-Marie Barillère, président de l’Union des Maisons de Champagne.
Par ailleurs, les récents indicateurs économiques rassurent l’interprofession puisque "les expéditions de champagne du premier semestre sont en croissance de plus 1% par rapport au premier semestre de l’année dernière, et de plus de 2% sur les 12 derniers mois", a indiqué le Comité Champagne.
Dans ce contexte, vignerons et négoce se sont mis d’accord sur "un rendement commercialisable à la vendange 2016 de 10.800 kilos/hectare, dont 9.700 kilos/hectare à récolter, et 1.100 kilos/hectares qui seront sortis de la réserve Champagne le 1er février 2017".
Les exploitants qui ne parviendraient pas à atteindre ces quotas pourront compenser "leur déficit de récolte par le déblocage de leur réserve, constituée de vins issus de récoltes précédentes".
"La possibilité d’utiliser les vins de réserve donne beaucoup de sérénité à notre décision", a confié M. Barillère, qui dit rester "confiant" et "optimiste".