Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a relevé lundi ses prévisions annuelles de bénéfices, grâce à des gains de change et des réductions de coûts, après avoir enregistré des résultats en hausse lors des neuf premiers mois de son exercice 2014-2015.
Le partenaire du français Renault estime à présent que son bénéfice net augmentera de 8% sur un an, à 420 milliards de yens, au lieu de 405 milliards précédemment attendus. Pour les neuf premiers mois (avril-décembre 2014), il a atteint 338,81 milliards de yens (2,4 milliards d'euros).
De même, le gain d'exploitation, qui a bondi de 39% sur la période à 417,9 milliards de yens, devrait atteindre 570 milliards (+14,4%), à comparer à la précédente estimation de 535 milliards.
"Nissan a affiché des résultats financiers solides, qui reflètent une hausse des ventes de nos derniers modèles aux Etats-Unis et un taux de change yen-dollar qui se normalise", a déclaré le PDG du groupe Carlos Ghosn, cité dans un communiqué, en référence à l'affaiblissement de la devise nippone.
Le constructeur japonais a écoulé 3,83 millions de voitures dans le monde (+4,4%), maintenant sa part de marché mondiale à 6%, alors qu'il vise les 8% d'ici à 2017.
Son chiffre d'affaires des neuf premiers mois a ainsi progressé de 11,1% sur un an à 8.088,5 milliards de yens (58,2 milliards d'euros).
Il note le dynamisme du marché américain (+10,9%), où son crossover Rogue ou sa berline de moyenne gamme Altima ont séduit les automobilistes, et sa bonne performance en Europe (+13,4%) grâce notamment aux modèles Qashqai et Pulsar.
En revanche, comme ses compatriotes, Nissan a souffert au Japon d'une conjoncture dégradée à la suite d'une hausse de la taxe sur la consommation début avril 2014. Ses ventes y ont chuté de 10,5%.
Il a également pâti d'un ralentissement de progression en Chine (+5,2%), son deuxième marché derrière les Etats-Unis, ainsi que de difficultés en Russie sur fond d'effondrement du rouble et en Brésil.
De ce fait, la firme de Yokohama (région de Tokyo) abaisse une nouvelle fois son objectif de ventes en volume pour l'ensemble de l'exercice s'achevant fin mars 2015: elle espère désormais écouler 5,3 millions de véhicules (+2,2% sur un an), contre 5,45 millions précédemment envisagés.
Ce qui ne l'empêche pas de revoir à la hausse son estimation de chiffre d'affaires, désormais attendu autour de 11.150 milliards de yens (80,3 milliards d'euros, +6,4%), contre 10.800 auparavant escomptés.
M. Ghosn s'était récemment félicité de la dépréciation du yen - conséquence indirecte de la stratégie "abenomics" du Premier ministre Shinzo Abe -, phénomène qui élève mécaniquement les recettes tirées de l'étranger une fois converties en devise nippone.