La Banque centrale européenne (BCE) a révélé jeudi que son conseil des gouverneurs était satisfait des premiers mois d'activité de son programme de rachats massifs de dettes, excluant à ce stade d'en revoir les modalités.
Les membres de ce conseil, composé des 19 gouverneurs des banques centrales de la zone euro et des six directeurs de la BCE, "partagent généralement l'avis selon lequel un nombre significatif d'effets positifs ont été visibles" après le lancement début mars de cette opération, témoigne le compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de l'institution, les 14 et 15 avril.
Pour autant, "il n'y a nul besoin d'envisager des changements à l'état actuel de la politique monétaire ou de reconsidérer les paramètres" des achats de dettes auxquels se livre l'institution monétaire depuis début mars.
Et les membres du conseil insistent sur le fait que pour être efficace, ce programme devra être pleinement mené jusqu'à son terme, c'est-à-dire septembre 2016. Le lancement réussi de ce programme, conjugué aux signes d'un affermissement de la reprise économique en Europe, avait alimenté des spéculations sur un arrêt avant terme ou une réduction de la voilure.
Annoncé en janvier, lancé en mars, ce "QE", acronyme anglo-saxon désignant ce programme, vise l'achat de 1.100 milliards d'euros de titres de dette publique et privée jusqu'en septembre 2016 pour repousser le spectre d'une déflation et sa spirale insidieuse de reports d'achats et d'investissements de la part des consommateurs et des entreprises.
"Il semble que les actions décisives prises par la BCE ont fait disparaître sur les marchés la crainte d'une déflation", a estimé le conseil, notant par ailleurs "des signes d'une amélioration de la dynamique d'inflation et d'une embellie du crédit" dans la région.
Pour autant, le compte-rendu souligne la nécessité de "rester prudent" quant aux perspectives économiques en zone euro et d'envoyer "un signal fort aux gouvernements pour les inciter à accélérer la mise en oeuvre de réformes structurelles et de prendre des mesures favorables à l'activité économique".
En outre, le conseil s'est dit vigilant aux possibles risques liés à sa politique de rachats géants de dettes et entend "étudier davantage ses implications possibles" pour la stabilité financière de la région.