Notre scénario central est proche du consensus de marché pour 2020 : reprise économique modérée, apaisement des tensions commerciales et des risques politiques en Europe. Dans ce cadre : 1/ favoriser Europe vs Etats-Unis ; 2/ repondérons la value via les banques ; 3/ rester prudents vis-à-vis des cycliques qui valorisent déjà un niveau de PMI manufacturier proche de 54 pts. Attention, ce scénario idyllique repose sur l’absence de mouvements de pentification marquée, hors reprise macro, de la courbe des taux. Or, les risques d’un tel mouvement existent : retour du risque politique (Italie), débat autour des inégalités qui pourrait pousser à l’adoption d’une hausse des salaires et donc de l’inflation et des taux.
Entre consensus sirupeux et risques
- Vous rappelez-vous de Gremlins ® ? Une petite créature très mignonne (Gizmo ®) pouvait se transformer en diablotin (Spike ®). Bref, ce qu’elle vous laissait voir n’était pas du tout ce que vous risquiez d’obtenir. Aujourd’hui le marché est en mode “Gizmo®” : la récession redoutée n’aura pas lieu, le point bas de l’activité est derrière nous et une accélération modérée est attendue depuis les points bas du T3. Cette réaccélération n’est pas suffisante pour doper la croissance des BPA (ODDO BHF +2% pour le Stoxx 600, vs +8.9% consensus) mais le reflux des risques politiques (Brexit, Italie) et commerciaux (US Chine) et le maintien de taux réels négatifs permettent d’envisager une légère expansion de multiples.
- L’adoption de cette vue amène à préférer l’Europe (PE relatif aux US au plus bas depuis 10 ans) alors que le spread de marge d’EBITDA évolue en faveur du vieux continent. La meilleure visibilité macro questionne l’écart de PE entre Growth et Value, (3 écarts type au-dessus de la moyenne de long terme). En clair, si le potentiel global est modeste (Stoxx 600 :425 pts), l’ajustement des portefeuilles à un contexte moins inquiétant offre une marge de progression importante à la value.