Le milliardaire franco-israélien Patrick Drahi, patron d'Altice (AMS:ATCE), envisage de nouvelles acquisitions aux Etats-Unis, a-t-il déclaré jeudi, quelques heures après l'acquisition du quatrième câblo-opérateur américain Cablevision Systems pour 17,7 milliards de dollars.
"Nous allons continuer à accroître notre taille aux Etats-Unis", a affirmé M. Drahi, 52 ans, interrogé sur ses ambitions après sa deuxième acquisition aux Etats-Unis en quatre mois lors d'une grand-messe des télécoms à New York.
"Nous ne sommes pas pressés mais je pense qu'il y a des opportunités pour continuer à consolider" le marché du câble américain, éclaté en plusieurs acteurs ayant une présence régionale mais absents au niveau national, a-t-il ajouté.
Après Suddenlink (racheté pour plus de 9 milliards de dollars en mai), Cablevision (17,7 milliards), Altice est désormais le quatrième câble-opérateur américain derrière le géant Comcast (NASDAQ:CMCSA), Charter/Time Warner Cable qui sont en train de fusionner, et Cox Communications.
"Nous sommes encore trop petits. Nous avons encore besoin de croître, notamment dans le très haut débit fixe", a dit l'homme d'affaires sans donner de noms de cibles.
D'après des sources bancaires, il convoiterait Verizon Communications FiOS, les activités du câble, de fibre optique et de cuivre de l'opérateur télécoms Verizon, évaluées à environ 34 milliards de dollars par les analystes.
Il pourrait aussi s'emparer de Mediacom, qui était encore jusqu'à mercredi huitième câblo-opérateur américain, selon ces sources.
Le nouveau magnat des médias et des télécoms a exclu à court terme des acquisitions de fournisseurs de contenus, disant vouloir se focaliser sur le très haut débit fixe et le mobile.
L'opérateur télécoms T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom (XETRA:DTEGn), en quête d'un acquéreur, l'a contacté mais il n'a pas donné suite dans l'immédiat, selon des sources proches du dossier. T-Mobile avait rejeté en 2014 les avances d'un autre milliardaire français, Xavier Niel.
"Mon modèle est d'exporter en Europe le rendement américain et aux Etats-Unis la gestion des coûts européens".
Patrick Drahi entend utiliser aux Etats-Unis les recettes qui ont contribué à sa fulgurante ascension en Europe.
Il a exclu jeudi d'engager une guerre des prix, se disant plutôt favorable à une guerre de la qualité des services alors que les consommateurs américains se désabonnent de plus en plus du câble, au profit de services de vidéo en ligne (streaming) comme Netflix, Hulu, Amazon (NASDAQ:AMZN) Fire TV, Apple (NASDAQ:AAPL) TV... aux tarifs souvent dérisoires par rapport à ceux des câblo-opérateurs.
Le polytechnicien veut aussi réduire drastiquement les coûts et table par exemple sur des économies de 900 millions de dollars chez Cablevision.