PARIS/LONDRES (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en net rebond vendredi, dans le sillage des métaux et du pétrole, et avec le soutien des banques et des grandes entreprises présentes sur le marché obligataire, tandis que l'euro se stabilisait au lendemain de l'annonce d'un plan massif d'injections de liquidités de la BCE.
Après une première réaction frileuse au plan massif de soutien annoncé par la Banque centrale européenne jeudi et aux propos de son président Mario Draghi laissant entendre que de nouvelles baisses des taux étaient à exclure, les investisseurs commencent à voir les aspects positifs du programme.
Ce sentiment plus favorable a d'ailleurs été encouragé par plusieurs dirigeants de la BCE, qui ont exprimé - en public ou en coulisse - leur soutien aux mesures dévoilées jeudi, même si certains ont admis que l'institut de Francfort avait lui-même brouillé son message aux marchés.
À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 3,27% (142,44 points) à 4.492,79 points. Le Footsie britannique a pris 1,71% et le Dax allemand s'est adjugé 3,51%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a avancé de 3,47% et le FTSEurofirst 300 de 2,71%.
Sur la semaine, le CAC a pris 0,81% et l'EuroFirst 300 0,20%, pour leur quatrième semaine de hausse d'affilée.
A la clôture en Europe, les grands indices américains s'adjugeaient plus de 1%, également soutenus par la hausse des cours du baril de brut.
Quant à l'euro, il se stabilisait autour de 1,1180 dollar après être passé la veille d'un creux de 1,0820 à un pic de 1,1217 dollar.
En Bourse vendredi, tous les secteurs ont fini dans le vert mais ce sont les valeurs bancaires qui ont mené la hausse, portées par les taux nuls ou négatifs fixés par la BCE, notamment pour le nouveau programme de refinancement à quatre ans à taux nul (TLTRO II). Leur indice sectoriel a gagné 4,89%.
Les banques italiennes, portugaises et espagnoles, les plus friandes de ce programme de refinancement, figurent parmi les plus fortes hausses du Stoxx 600 avec des gains allant jusqu'à 12,79% pour l'espagnole Popular.
Mais les banques françaises ont elle aussi profité de ces annonces: Crédit agricole a pris 7,73% et Société générale a bondi de 5,73%.
De fait, la BCE propose de rémunérer les banques qui empruntent auprès d'elle suivant le dispositif sans doute le plus radical qui existe actuellement dans le but de stimuler le crédit aux ménages et aux entreprises.
Les sociétés cotées qui ont massivement recours au marché obligataire ont bénéficié de l'annonce de l'intégration des obligations d'entreprise les mieux notées dans le programme de rachats d'actifs de la BCE.
Altice (AS:ATCE), l'un des plus gros émetteurs d'obligations en Europe, a gagné 9,40%, portant le total de ses gains post-BCE à près de 14%, bien que sa dette, en catégorie spéculative, ne soit pas éligible au rachat par la BCE.
Les valeurs liées aux ressources de base ont également été très recherchées avec le vif rebond des cours des métaux et du pétrole. L'indice européen de l'énergie a pris 2,67% et l'indice des minières 2,87%. Glencore, Anglo American (LON:AAL) et Rio Tinto (LON:RIO) ont pris plus de 2% et ArcelorMittal (AS:ISPA) 11,24%, la plus forte hausse du CAC.
Les rendements des obligations de la zone euro se sont stabilisés, alors que celui du Bund allemand avait doublé jeudi, de 0,16 à 0,32%.
(Marc Jones, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Marc Angrand)