par Gilles Guillaume
PARIS (Reuters) - Renault et Bolloré ont signé un accord dans les véhicules électriques prévoyant notamment la fabrication d'une partie des Bluecar dans l'usine de Dieppe du groupe au losange.
La voiture de Bolloré, connue actuellement pour le système de libre-service francilien Autolib, était jusqu'ici intégralement assemblée en Italie dans une usine détenue initialement avec Pininfarina, designer du véhicule. Les prochaines Bluecar seront industrialisées progressivement à Dieppe (Seine-Maritime) à compter du second semestre 2015, a-t-on appris chez Renault.
Dieppe, la plus petite des usines du constructeur, emploie 300 personnes environ et est spécialisée dans la production des modèles sportifs du groupe, comme la Clio RS.
Si les volumes concernés devraient être minimes, du moins dans un premier temps, le projet avec Bolloré constitue une bonne nouvelle pour les sites français du constructeur, à la recherche de productions pour des tiers afin d'utiliser au mieux leurs capacités sur un marché européen toujours fragile.
L'accord, qui avait fait l'objet d'un protocole en septembre 2013, sera détaillé mardi matin par Carlos Ghosn, PDG de Renault-Nissan, et par Vincent Bolloré, PDG du groupe diversifié.
Celui-ci prévoit également la conception de la prochaine Bluecar trois places au Technocentre de Renault, ainsi que la production de ce modèle à Dieppe, et la création d'une coentreprise détenue à 70% par Bolloré et à 30% par Renault dans l'autopartage. L'accord de JV prévoit la présence de voitures électriques Renault - Zoé et Twizy - dans la flotte de véhicules en libre-service exploitée par le groupe Bolloré à Lyon (Bluely) et Bordeaux (BlueCub).
Le partenariat entre les deux groupes ne concerne pas les batteries, sur lesquels tous deux ont choisi des chemins très différents. Bolloré continue à utiliser des batteries "lithium-métal-polymère", dites solides, fabriquées notamment dans son usine bretonne.
Pour ses propres véhicules électriques, assemblés à Flins, Maubeuge et en Espagne, Renault a opté de son côté pour des batteries liquides au lithium-ion dans le cadre de ses partenariats avec Nissan et NEC, d'une part, et LG d'autre part.
Autolib a été lancé fin 2011 et exploite aujourd'hui 2.500 voitures Bluecar et 5.000 points de recharge à Paris et en banlieue parisienne. Outre Lyon et Bordeaux, le service a également essaimé à Londres et Minneapolis, aux Etats-Unis.
(Edité par Jean-Michel Bélot)