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Ryanair en Allemagne menace Eurowings et Lufthansa

Publié le 01/02/2016 18:47
Mis à jour le 01/02/2016 18:50
© Reuters.  Ryanair en Allemagne menace Eurowings et Lufthansa
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par Victoria Bryan

BERLIN (Reuters) - Ryanair (L:RYA) devrait transporter plus de passagers que Lufthansa (DE:LHAG) cette année pour la première fois, mettant la pression sur la compagnie allemande qui peine à imposer sa nouvelle filiale Eurowings sur le marché du low cost.

Lufthansa a déjà commencé à pénétrer ce segment du marché avec sa marque Germanwings, dont le nom va disparaître avec son intégration à Eurowings.

Germanwings, dont la réorganisation était programmée avant même la catastrophe aérienne de mars dernier dans les Alpes françaises due au suicide d'un copilote, devrait réaliser un bénéfice cette année pour la première fois de son histoire. Mais ses coûts restent trop élevés pour concurrencer sérieusement easyJet (L:EZJ) ou Ryanair, qui a transporté 101 millions de passagers l'an dernier contre 108 millions pour Lufthansa.

La compagnie allemande espère ramener ses coûts au niveau de ceux d'easyJet en imposant des contrats de travail plus souples à son personnel, en remplaçant ses avions de transport régional par des Airbus (PA:AIR) A320 à plus grande capacité et en limitant les services à bord.

"Eurowings est crucial pour Lufthansa. L'expérience Germanwings n'a pas marché parce que ce n'était pas assez low cost, mais Eurowings devrait avoir une plus grande flexibilité en matière sociale et des coûts unitaires plus bas", déclare Jonathan Wober, analyste au CAPA-Centre for Aviation.

Les enjeux sont importants. Le marché allemand du low cost, longtemps à la traîne, semble sur le point de décoller enfin grâce à la croissance robuste de l'économie et au bas niveau des prix du pétrole.

Avec Eurowings, Lufthansa espère imposer des réductions de coûts à son personnel comme a réussi à le faire IAG, la maison mère de British Airways, dans un marché hautement concurrentiel.

Mais les débuts d'Eurowings ont été gâchés par une série de contretemps, notamment un retard de 68 heures pour un vol de Cuba, qui ont contraint la compagnie à indemniser des clients furieux.

"Pour être honnête, ça ne s'est pas bien passé mais nous faisons maintenant tout notre possible pour stabiliser la situation", a dit un porte-parole, en soulignant que l'avenir d'Eurowings n'était pas remis en question.

CULTURE D'ENTREPRISE

Les compagnies low cost ne détiennent que 25% du marché allemands des court-courriers, contre 50% dans des pays comme le Royaume-Uni, l'Espagne ou l'Italie.

Les frais élevés demandés par les aéroports allemands et la domination traditionnelle de Lufthansa et d'Air Berlin, qui contrôlent environ 60% du segment des vols court-courriers dans le pays, ont jusqu'ici contenu les ardeurs de Ryanair et d'easyJet.

Mais Air Berlin supprime des liaisons dans le cadre de sa restructuration et la réorganisation de Lufthansa se fait aussi au détriment de certains aéroports, qui du coup se montrent plus coopératifs envers les compagnies étrangères.

"Des aéroports (...) travaillent activement avec nous et d'autres, nous demandant de venir", a déclaré Michael O'Leary, le directeur général de Ryanair, en marge d'une conférence à Amsterdam le mois dernier.

La compagnie irlandaise vise une part de marché de 15-20% en Allemagne sur les cinq prochaines années, contre 5% actuellement.

Outre Ryanair et easyJet, les deux premières compagnies low cost en Europe, d'autres concurrents plus petits veulent aussi leur part du gâteau comme Vueling (groupe IAG), Transavia (groupe Air France-KLM), Wizz Air ou l'islandais Wow Air.

Pour Jonathan Wober, l'analyste de CAPA, Lufthansa devra réussir avec Eurowings à imprimer une nouvelle culture d'entreprise comme a su le faire Willie Walsh, le patron d'IAG, en regroupant Iberia et British Airways puis en leur ajoutant Vueling, acquise en 2013.

"Vueling nous a apporté une nouvelle dimension, (...) une culture du low cost. Cela apporte énormément à IAG", a dit ce dernier lors d'un déplacement à Dublin en janvier.

Lufthansa, qui a essuyé une série de grèves de ses pilotes et de son personnel de cabine ces deux dernières années, compte embaucher 4.000 nouveaux collaborateurs cette année, dont 240 pilotes, parmi lesquels 140 voleront sur Eurowings.

"C'est un moyen de dire au personnel en place que la direction ira jusqu'au bout de son projet et prendra d'autres personnes avec des contrats plus flexibles", veut croire Jonathan Wober.

Mais d'autres mettent en doute la stratégie de Lufthansa consistant à proposer des vols long-courriers à des prix imbattables en plus de son offre traditionnelle. "Les avions d'aujourd'hui sont encore trop chers pour ce modèle économique", dit Philipp Goedeking, du cabinet de conseil Avinomics.

Norwegian Air propose également des vols longue distance mais avec des Boeing (N:BA) 787 neufs, quand Eurowings utilise des Airbus A330 d'occasion.

"On ne peut pas faire un service long-courrier profitable avec de vieux avions", juge Bjørn Kjos, le directeur général de la compagnie norvégienne.

(avec la contribution de Peter Maushagen, Véronique Tison pour le service français)

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