par Gwénaëlle Barzic, Pamela Barbaglia et Mathieu Rosemain
PARIS/LONDRES (Reuters) - Vivendi (PA:VIV) a préparé un mois à l'avance son raid éclair sur Mediaset avec le concours des banques Natixis et BNP Paribas (PA:BNPP), ont rapporté vendredi deux sources au fait du dossier selon lesquelles le groupe n'a pas utilisé de dérivés pour l'opération de quelque 800 millions.
Lundi soir, le groupe piloté par Vincent Bolloré créait la surprise en annonçant son entrée au capital du groupe de médias italien et son intention de monter jusqu'à 20%.
Quarante-huit heures plus tard, l'objectif était atteint, faisant de Vivendi le deuxième actionnaire industriel de Mediaset derrière Fininvest, holding de la famille de l'ancien président du conseil italien Silvio Berlusconi.
L'opération, qui a étonné par sa rapidité et son ampleur, a fait l'objet d'une préparation minutieuse de la part de Vivendi, près d'un mois avant la publication du premier communiqué.
Le propriétaire de Canal+ et Universal Music Group a dans un premier temps mandaté mi-novembre la banque française BNP Paribas pour acquérir un peu moins de 3% du capital du groupe de médias italien sur les marchés.
Après avoir tout juste dépassé le seuil des 3%, Vivendi a rendu publique son entrée au capital de Mediaset et annoncé son intention de porter sa part jusqu'à 20%, faisant flamber le lendemain l'action de l'italien à la Bourse de Milan de plus de 30%.
Deuxième acte de l'offensive, Vivendi a ensuite mandaté le mardi l'intermédiaire Natixis pour grimper jusqu'à l'objectif affiché de 20%.
L'opération, a fait naître des spéculations sur le recours par Vivendi à des instruments financiers comme des contrats dérivés.
"Tout a été payé en achats directs et cash. Il n'y a eu ni option, ni dérivé", a cependant assuré l'une des sources, selon laquelle Vivendi a voulu éviter de prêter le flanc aux polémiques sur une opération sensible et dans un contexte de relations tendues avec Mediaset.
Les transactions se sont faites au prix du marché pour un montant représentant au total de l'ordre de 800 millions d'euros, a précisé la même source.
Le parquet de Milan a ouvert mercredi une enquête préliminaire contre X après une plainte de Fininvest, principal actionnaire de Mediaset, pour manipulation de cours.
La partie italienne soupçonne Vivendi d'avoir fait volte-face à dessein sur un projet de partenariat entre les deux groupes conclu en avril, dans l'optique de faire baisser l'action Mediaset et ainsi entrer à son capital à bon compte.
Natixis n'a pas fait de commentaire et BNP Paribas n'a pas répondu aux demandes de commentaire de Reuters dans l'immédiat.
(Edité Par Jean-Michel Bélot)