PEKIN (Reuters) - Les autorités chinoises prévoient de maintenir cette année un objectif de déficit budgétaire inchangé par rapport à l'an dernier afin de souligner l'accent mis sur la réduction de la dette et des réformes tout en gardant des marges de manoeuvre pour soutenir l'économie en cas de besoin, a-t-on appris de plusieurs sources informées des débats en cours.
L'objectif d'un déficit budgétaire représentant 3% du produit intérieur brut (PIB) a ainsi été retenu pour cette année par les hauts dirigeants du pays lors d'une réunion de la Conférence centrale de travail économique mi-décembre, ont précisé les sources.
Après une année 2016 dominée par le soutien à l'activité, les autorités espèrent qu'une reprise de l'investissement privé par le biais des partenariats public-privé (PPP) jouera le rôle de moteur de la croissance en 2017.
"La politique budgétaire est claire. Il est nécessaire de maintenir le ratio de déficit de 3% de l'an dernier, même s'il existe une marge pour l'augmenter légèrement", a dit l'une des sources, un conseiller en politique économique.
Les premiers chiffres publiés cette semaine par le ministère des Finances suggèrent un déficit réel de 3,8% du PIB en 2016 mais les règles budgétaires chinoises permettent à Pékin d'utiliser des crédits non dépensés sur les exercices précédents et de recourir à un fonds de stabilisation budgétaire pour ajuster le déficit et le rapprocher de l'objectif.
En matière de PIB, des sources avaient dit la semaine dernière que la Chine allait abaisser son objectif de croissance pour 2017 autour de 6,5%, contre 6,5% à 7% l'an dernier, une évolution qui confirme la priorité donnée à l'encadrement des risques liés à l'endettement et à l'immobilier sur le soutien à l'activité.
Pour Pékin, le défi est d'encourager l'investissement tout en évitant de favoriser des opérations purement spéculatives, dans l'immobilier notamment, ni soutenir des entreprises vouées à la faillite.
Les analystes de la banque UBS estiment que le ratio dette/PIB de la Chine pourrait dépasser 300% dans les deux ans à venir, après 277% en 2016 et 254% en 2015.
(Kevin Yao, Benoît Van Overstraeten pour le service français, édité par Marc Angrand)