Par Geoffrey Smith
Investing.com -- L'action de Siemens (ETR:SIEGn) est tombée à son plus bas niveau en deux ans vendredi, après que le géant allemand de l'ingénierie a fait les frais de la spirale de problèmes dans son unité énergétique.
À 09h20 ET (1320 GMT), les actions de Siemens AG ADR (OTC:SIEGY) à New York étaient en baisse de 2,2% dans le pré-marché à 51,08 $. L'action cotée en Allemagne avait auparavant chuté jusqu'à 95,01 euros avant de réduire ses pertes.
Siemens a déclaré qu'elle allait déprécier la valeur de sa participation de 35% dans Siemens Energy (ETR:ENR1n) afin de refléter la forte baisse du cours de l'action de cette dernière au cours des derniers mois, qui ont vu une succession d'avertissements sur les bénéfices du principal actif de la division, le fabricant d'éoliennes Siemens Gamesa Renewable Energy (BME:SGREN). La dépréciation entraînera une charge hors trésorerie après impôts de 2,8 milliards d'euros (2,93 milliards de dollars) dans ses prochains résultats trimestriels du 11 août.
Gamesa a été touchée par l'inflation massive du coût de ses matières premières et par la pénurie de composants résultant de la pandémie. Ces facteurs ont rendu pratiquement impossible pour l'entreprise de livrer des turbines de manière rentable, après que les prix aient été abaissés par des années de concurrence féroce dans les enchères pour équiper de nouveaux parcs éoliens en Europe et dans le reste du monde.
Siemens a déjà fait savoir qu'elle ne participerait pas aux mesures de levée de fonds dont Siemens Energy a besoin pour financer le rachat des actionnaires minoritaires de Gamesa pour un montant de 4 milliards d'euros. Siemens Energy a annoncé cette mesure en mai, espérant que le contrôle total de la société l'aiderait à redresser ses finances.
Siemens s'est séparé de sa branche énergie il y a un peu moins de deux ans, l'une des dernières opérations de dégroupage visant à rendre le conglomérat tentaculaire plus souple et plus dynamique. Son exposition au secteur de l'éolien en a fait l'une des valeurs favorites des investisseurs de croissance au début de la pandémie, mais l'action a perdu plus des deux tiers de sa valeur par rapport à son pic de 2021 et environ un tiers de sa valeur initiale au moment de la scission.
L'action Siemens Energy a également souffert cette année du fait qu'une grande partie de ses activités dans le domaine de l'énergie conventionnelle, à savoir la fabrication d'équipements pour les centrales électriques à combustibles fossiles, est basée en Russie et en Ukraine. La société est au centre du différend actuel entre la Russie et l'Allemagne concernant l'approvisionnement en gaz : La Russie a attribué la réduction de 60 % de ses livraisons à l'Allemagne à l'incapacité de Siemens de retourner l'équipement d'une station de compression envoyée en maintenance au Canada. Les sanctions canadiennes à l'encontre de la Russie ont conduit à l'enfermer au Canada.
Le gouvernement allemand a fait remarquer que le monopole gazier russe Gazprom (MCX:GAZP) a choisi de ne pas réacheminer les approvisionnements par d'autres gazoducs.