Société Générale (PA:SOGN), qui a dégagé un bénéfice net en baisse de 3,2% en 2016 à 3,87 milliards d'euros, a annoncé jeudi son intention d'introduire en Bourse sa filiale de location longue durée de véhicules, ALD Automotive.
Sans préciser la valorisation de sa filiale, la banque française a indiqué que le processus de cotation pourrait aboutir d'ici à la fin du printemps, en fonction des conditions de marché.
L'objectif est de faire de ce poids lourd du secteur, qui gère actuellement une flotte de 1,4 million de véhicules dans 41 pays, "un leader mondial des solutions de mobilité", a expliqué le groupe dans un communiqué.
Le résultat net de l'établissement bancaire, bien qu'en recul, est ressorti néanmoins supérieur aux estimations des analystes qui tablaient sur un bénéfice net de 3,6 milliards d'euros, selon un consensus fourni par Factset.
Sa baisse s'explique essentiellement par une perte liée à la cession de sa filiale croate Splitska Banka de l'ordre de 235 millions d'euros ainsi que par des éléments fiscaux et comptables, qui n'ont pas permis de compenser la plus-value empochée lors de la vente des titres Visa Europe d'un montant de 662 millions d'euros après impôts.
Hors éléments non économiques, comme la réévaluation de la dette propre du groupe qui n'a pas de liens avec le cours de ses affaires, le bénéfice net a grimpé de 15,3% à 4,1 milliards d'euros.
Son produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) a lui fléchi de 1,3% à 25,3 milliards d'euros.
Arrivée au terme de son plan stratégique, la banque française n'a pas atteint ses objectifs de croissance et de rentabilité.
En revanche, en termes de solvabilité, elle dépasse largement sa cible: son ratio de fonds propres "durs" (soit les apports des actionnaires et bénéfices mis en réserve rapportés aux crédits consentis) s'est établi à 11,5% à fin décembre 2016, bien au-dessus des exigences réglementaires.
- Fermeture de plus de 100 agences en 2017 -
Le groupe bancaire se targue également d'une baisse notable de son coût du risque, c'est-à-dire de ses provisions notamment passées pour faire face aux risques d'impayés sur les crédits qu'il a consentis, de 31,8% à 2,1 milliards d'euros.
La banque a par ailleurs passé sur le dernier trimestre une provision supplémentaire pour régler d'éventuels litiges de 150 millions d'euros portant son total à 2 milliards d'euros.
Ce net recul du coût du risque a permis de soutenir les résultats des principaux métiers du groupe dans un contexte adverse de taux bas.
L'activité banque de détail en France, qui revendique désormais 11,5 millions de clients, a ainsi vu son bénéfice progresser de 3,1% à 1,5 milliard d'euros.
La refonte du réseau dans l'Hexagone s'est poursuivie, la banque annonçant la fermeture de 92 agences en 2016 et de plus de 100 autres en 2017. Fin 2015, le groupe bancaire avait indiqué vouloir supprimer 400 agences et 2.000 postes à horizon 2020.
A l'international, le bénéfice de la banque de détail et des services financiers a bondi de 46,8% à 1,6 milliard d'euros soutenu notamment par une contribution record de l'Europe et de l'Afrique.
Comme prévu il y a deux ans, Société Générale a annoncé la conclusion du rachat de la compagnie d'assurance Antarius, détenue à parité par sa filiale Crédit du Nord et par Aviva France, au 1er avril.
Enfin, l'activité banque de financement et d'investissement a souffert d'une année contrastée entre périodes d'atonie des marchés et pics de grande volatilité, avec un bénéfice en repli de 2,5% à 1,8 milliard d'euros.