Par Geoffrey Smith
Investing.com -- Le trade de la reprise en Europe est enfin lancé.
L'indice de référence Stoxx 600 a atteint mardi son plus haut niveau depuis 11 semaines, alors que les institutions britanniques qui ont rouvert leurs portes après le long week-end de vacances ont rattrapé le rallye qui avait commencé lundi en réponse à la levée de diverses mesures de verrouillage, notamment la réouverture du secteur touristique espagnol.
A 11h50, le Stoxx 600 était en hausse de 1,1% à 348,98, après avoir atteint un sommet en séance de 349,72, son plus haut depuis le 10 mars. L'indice espagnol IBEX 35 sensible au tourisme a de nouveau surperformé avec un gain de 1,4%, tandis que l'indice britannique des valeurs moyennes, le FTSE 250, a augmenté de 3,2% en prévision du fait que le gouvernement sera obligé d'assouplir les mesures de verrouillage que son propre personnel ne peut pas se donner la peine de respecter. Le titre de l'exploitant de pubs Mitchells & Butler a augmenté de 26,5%.
Bien qu'il ne s'agisse pas d'une rupture nette par rapport à la fourchette de négociation latérale de ces dernières semaines pour le Stoxx, il y a de fortes chances qu'elle soit tirée vers le haut lorsque les marchés américains rouvriront également après le jour férié du Memorial Day plus tard mardi.
Il est possible d'argumenter sur les avantages à long terme de l'achat d'actions dont le modèle économique a été impitoyablement exposé par la pandémie. Mais à court terme, au moins, de nombreuses institutions seront contraintes de se replier sur des secteurs qui ont enregistré de mauvaises performances au cours des deux derniers mois ou risquent de ne pas atteindre leurs propres objectifs de performance.
D'où la surperformance étonnante - pour un deuxième jour consécutif - des secteurs des voyages et des loisirs. Les actions IAG (LON:ICAG) et Easyjet ont augmenté de plus de 20%, tandis que celles de Norwegian Air Shuttle ont progressé de 17% et celles de Melia Hotels de 17%.
Les analystes de Goldman Sachs (NYSE:{GS) ont écrit dans une note hebdomadaire : "Manches tardives mais pas les dernières". Ils ont noté que le sentiment à l'égard de la récente reprise a commencé à changer, passant du scepticisme et de la conviction qu'elle n'était alimentée que par le soutien des banques centrales, à l'acceptation d'une amélioration plus fondamentale des perspectives économiques.
Les analystes disent depuis des mois qu'ils s'attendent à ce que le creux de la vague se produise au deuxième trimestre. Les modestes améliorations du climat des affaires Ifo en Allemagne lundi, et de l'enquête GfK sur la confiance des consommateurs plus tôt mardi, semblent confirmer ces prévisions.
Mais le facteur le plus important est certainement le fait que les investisseurs réagissent à ce qu'ils voient et entendent eux-mêmes. Il y a plus de gens à l'extérieur, plus de voitures dans les rues, et la direction des voyages en ce qui concerne la politique gouvernementale a clairement changé pour le mieux, avec des pays qui rouvrent leurs frontières, assouplissent les mesures de verrouillage et - selon des rapports allemands - se préparent à lever les avertissements aux touristes.
En outre, il semble que les mesures de relance soient plus nombreuses : Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s'est exprimé avec force dans un discours pour avoir agi "rapidement et puissamment", des commentaires interprétés par beaucoup comme un signal que la Banque centrale européenne va étendre son dernier programme d'achat d'obligations, le "PEPP", lors de sa réunion du Conseil du 4 juin.
Qu'est-ce qui ne va pas ?