ZURICH (Reuters) - La Suisse devrait effectuer un virage plus marqué à droite lors des élections législatives de dimanche, dans un contexte de fortes préoccupations à l'égard de l'immigration qui ont éclipsé la question climatique, même si le scrutin ne devrait pas déboucher sur des changements dans la structure du gouvernement.
D'après les projections de la télévision publique RTS, l'Union démocratique du centre (UDC) est créditée de 29% des suffrages, soit plus de 3 points de pourcentage de plus que lors des précédentes élections législatives en 2019.
S'il était confirmé, ce résultat signifierait que l'UDC, première puissance politique du pays, remporterait huit sièges supplémentaires à la chambre basse du Parlement, où elle compterait 61 élus sur les 200 qui la composent. Aucun parti ne dispose de la majorité.
Le Parti socialiste, donné deuxième du scrutin avec 17,4% des voix, devrait obtenir 40 sièges, soit un de plus qu'en 2019, alors que la hausse des coûts de santé lui ont profité.
Ce scrutin marque un revers pour les Verts, crédités de 9% des suffrages contre 13% lors du précédent scrutin, ce qui devrait se concrétiser par la perte de six sièges.
L'UDC a fait campagne en promettant d'éviter que la population suisse ne dépasse les 10 millions, alors que le pays compte actuellement quelque 8,7 millions d'habitants.
"Nous avons des problèmes avec l'immigration, les immigrés illégaux, et des problèmes avec notre sécurité énergétique", a déclaré le chef de file de l'UDC, Marco Chiesa.
"Nous avons déjà un chaos sur l'asile (...) Une population de dix millions est un sujet que nous devons vraiment résoudre", a-t-il ajouté.
Les questions progressistes d'il y a quatre ans ont "disparu", a commenté Michael Hermann, analyste politique de l'institut de sondage Sotomo. "Après quatre années de crises, avec le coronavirus et l'Ukraine, les gens sont plus conservateurs qu'ils ne l'étaient en 2019".
(Reportage John Revill; version française Jean Terzian)