Après une hausse record en 2016, les prix des fruits et légumes ont enregistré des baisses importantes cet été, les rendant ainsi plus accessibles "même aux familles les plus modestes", informe jeudi Familles Rurales.
Les étiquettes ont cette année fléchi de 8% pour les fruits et de 7% pour les légumes. En 10 ans, les prix ont néanmoins grimpé de 18,6% pour les fruits et de 7% pour les légumes, avec de fortes variations annuelles.
La baisse de 2017 marque une certaine régularisation après des tarifs qui, en 2016, avaient bondi de 18% pour les fruits et de 10% pour les légumes.
La situation tient aussi aux conditions climatiques plus favorables et à l'augmentation de certaines surfaces agricoles, par exemple pour le melon. La production a été ainsi plus importante, ce qui a fait mécaniquement baisser les prix, a dit le président de Familles Rurales, Dominique Marmier, lors d'une conférence de presse.
Un kilo de fruits revient cette année en moyenne à 3,76 euros, celui de légumes à 2,14 euros.
"Il est donc possible même pour les ménages les plus modestes de respecter les préconisations du Programme national nutrition santé (PNNS)", incitant à consommer 5 fruits et légumes par jour, soit environ 400 grammes, dit le dirigeant.
Pour une famille de 4 personnes, le budget mensuel pour respecter ces recommandations varie de 110,80 euros pour ceux qui privilégient les petits prix, à 129,48 euros pour les amateurs de "Made in France". Le bio reste plus onéreux, à 239,84 euros.
"Cela revient à environ 1 euro par jour et par personne", a affirmé Jacques Rouchaussé, président de Légumes de France sur RTL. "Est-ce vraiment trop cher ? Car derrière la question du prix, il y a aussi la nécessité de se nourrir correctement", a-t-il déclaré.
Deux récentes études de l'Anses et du Credoc ont montré que 75% des Français ne respectaient pas les préconisations du PNNS.
"Pourtant, il s'agit d'un enjeu de santé publique. Et on voit que ce n'est pas forcément une question de prix, mais plutôt d'habitudes de consommation, qui contribuent à privilégier les plats préparés, pourtant beaucoup plus gras et sucrés que les produits frais", déclare M. Marmier.
"Tout est question de choix", ajoute-t-il. Ainsi, si certains fruits, comme les fraises (7,85 euros, +2%) et les cerises (6,14 euros, -15%), restent encore chers, l'addition pour les melons (2,22 euros, -10%), les carottes (1,29 euro, -16%) ou la salade (0,95 euro, -4%) apparaît plus raisonnable.
Le bio et les produits français, longtemps proposés à des tarifs prohibitifs, deviennent moins inaccessibles.
Tout en restant près de deux fois plus chers que ceux issus de l'agriculture conventionnelle, les fruits et légumes bio ne progressent que de 0,1% et 3%, après des années de progressions à deux chiffres.
Il "n'est pas forcément plus coûteux d'acheter français", souligne Familles Rurales. En effet, 10 fruits et légumes français sur les 16 étudiés "sont moins chers ou quasiment au même tarif" que leurs équivalents étrangers.
L'étude se fonde sur des relevés de prix (l'association ne juge pas de la qualité) de 8 fruits et 8 légumes, effectués dans 32 départements, entre le 5 au 11 juin et le 3 au 9 juillet.