PARIS (Reuters) - Le marché du logement neuf est resté dynamique au premier semestre 2017 en France mais montre des signes d'attentisme avant la présentation la semaine prochaine du projet de réforme du secteur, a indiqué jeudi la Fédération promoteurs immobiliers (FPI France).
Sur les six premiers mois de l'année, la FPI a enregistré une hausse de 5,3% des réservations de logements, à 75.180 unités, par rapport à la même période de 2016. Mais sur le seul 2e trimestre, elles accusent une baisse de 1,1%, une première depuis l'automne 2014.
Le recul a été plus marqué (-4,2%) pour les ventes au détail, surtout dans l'accession à la propriété (-6,4%) et dans une moindre mesure dans les ventes aux investisseurs (-2,2%).
"Cette baisse intervient après dix trimestres de hausses consécutives : les ventes, tout en restant élevées, marquent donc le pas", explique la fédération dans un communiqué.
La présidente de la FPI, Alexandra François-Cuxac, l'explique par une forme d'attentisme en attendant d'en savoir plus sur l'avenir des dispositifs d'aide à l'accession à la propriété (prêt à taux zéro, PTZ) et surtout de soutien à l'immobilier locatif (Pinel), qui ont contribué à la reprise du secteur depuis fin 2014.
Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, a tenté de rassurer les professionnels du bâtiment en déclarant dans les colonnes du Figaro de mercredi qu'"arrêter brutalement ce dispositif ou le PTZ (prêt à taux zéro, NDLR.) ne serait pas raisonnable".
Pour autant, la FPI redoute qu'un dispositif moins avantageux ne crée un choc de l'ampleur d'un "mini-Brexit".
"Ça pourrait avoir un effet boule de neige" sur l'ensemble du secteur, a déclaré Alexandra François-Cuxac lors d'une conférence de presse.
Le ministre de la Cohésion des territoires a souligné en outre que la réforme de soutiens à l'immobilier locatif aurait notamment pour but de "réorienter et recentrer" le dispositif, notamment vers les zones tendues.
"Je ne comprends pas ce qu'on veut dire", a réagi la présidente de la FPI, "j'ai l'impression que le dispositif soutient déjà aujourd'hui les zones tendues."
Les pouvoirs publics semblent en revanche décidés à satisfaire des revendications de longue date des promoteurs, à savoir la simplification des normes et la lutte contre les recours abusifs qui retardent les mises en chantier.
Jacques Mézard a annoncé l'intention du gouvernement de "sanctionner plus fortement les auteurs de recours abusifs et faire en sorte que la justice traite ces affaires plus rapidement."
Il faudrait "commencer par déréguler en laissant les dispositifs, puis s'attaquer ensuite aux causes profondes", a dit la présidente de la FPI, "nous sommes écoutés aujourd'hui et je l'espère entendus demain".
(Cyril Camu, édité par Yann Le Guernigou)