Le chimiste français Arkema a rejeté mercredi la responsabilité des déboires de Kem One, son ex-filiale placée mercredi en redressement judiciaire, sur le financier américain Gary Klesch à qui l'entreprise a été cédée l'an dernier.
Dans un communiqué, Arkema a dit attendre du redressement judiciaire qu'il "permette de clarifier les raisons de la situation actuelle (de Kem One)".
Kem One, qui emploie 1.800 personnes en France, est né de la cession en 2012 des activités vinyliques d'Arkema au financier américain Gary Klesch.
Sa partie amont, Kem One SAS, a été placée mercredi en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Lyon. Arkema attend de la procédure qu'elle permette "de s'assurer au plus vite que les moyens financiers (qu'il a mis) à la disposition de Kem One ont été utilisés conformément à leur objet social".
Dans le communiqué, Arkema rappelle qu'au moment de la cession, Kem One, était doté "d'un bilan financier solide (absence totale de dette, apport de 100 millions d'euros de trésorerie et de nombreuses garanties)".
Il rappelle également que "le groupe Klesch s'était engagé à mettre en place un financement adapté aux besoins de Kem One dès juillet 2012".
Selon Arkema, "la situation créée aujourd'hui est un acte unilatéral du groupe Klesch qui a pris la décision de séparer les deux activités amont (Kem One SAS) et aval (Kem One Innovative Vinyls SAS) et de ne pas mettre en place les financements et garanties prévus".
Le groupe souligne ainsi que "la cession du pôle vinyliques au groupe Klesch finalisée le 2 juillet 2012 portait sur un ensemble industriel complet et cohérent économiquement, allant de l'amont (électrolyses chlore/soude et production de PVC) jusqu'à l'aval (transformation du PVC, en compounds, tubes et profilés)".
Or, selon le chimiste, "le maintien de cette intégration était un facteur-clé de réussite de Kem One dans le futur".
Arkema insiste enfin sur le fait que la cession "s'est faite en toute transparence, en totale régularité et en parfaite conformité avec les pratiques usuelles dans ce type d'opérations".
Le groupe chimique, qui a été mis en cause par Gary Klesch, assure être "parfaitement confiant dans sa capacité à le démontrer".
Le chimiste rappelle enfin que son exposition à Kem One s'élevait à un total de 125 millions d'euros au 31 décembre 2012, sans augmentation depuis, correspondant à 65 millions de créances et 60 millions de garanties en faveur de tiers.
Réagissant lui aussi à la décision du tribunal de commerce de Lyon, le groupe Klesch indique espérer que la procédure allait "contribuer à clarifier la situation financière de Kem One SAS et permettre de démontrer que le groupe Klesch a agi conformément aux intérêts" de la société.
"C'est dans ce contexte et pour le compte de Kem One SAS que le groupe Klesch réclame des dommages et intérêts à hauteur de 310 millions d'euros à Arkema SA. Il se dit "déterminé à coopérer étroitement avec les organes de la procédure".