par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a de nouveau fini en baisse modérée mercredi, pâtissant comme la veille des craintes des investisseurs concernant les tensions géopolitiques mondiales.
L'indice Dow Jones a cédé 0,29%, soit 59,44 points, à 50.591,86. Le S&P-500, plus large, a perdu 8,85 points, soit 0,38%, à 2.344,93. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 30,61 points (-0,52%) à 5.836,16.
Les valeurs industrielles (-1,32%), le compartiment des matières premières (-1,22%) et le secteur financier (-0,89%) ont tiré la cote vers le bas.
En revanche, des valeurs défensives telles que les "utilities" (+0,74%) et les télécoms (+0,57%) ont permis à Wall Street de limiter les pertes.
Le compartiment financier, le principal bénéficiaire du "rallye Trump", accuse sa quatrième perte d'affilée alors JPMorgan Chase, Citigroup (NYSE:C) et Wells Fargo lancent jeudi la saison des résultats du premier trimestre.
Selon des données Thomson Reuters, les analystes anticipent une hausse de 10% des bénéfices des entreprises composant le S&P 500 sur les trois premiers mois de l'année.
"A court terme, le marché actions est davantage influencé par les évolutions géopolitiques que par les résultats", a noté Mark Lamkin, directeur général de Lamkin Wealth Management.
"Mais, au bout du compte, les investisseurs regardent toujours les résultats. Si on s'approche d'une progression à deux chiffres (des bénéfices) alors on resterai pleinement investis (...)", a-t-il ajouté.
Vladimir Poutine a reçu ce mercredi au Kremlin le secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, dans un climat tendu, voire hostile entre les deux superpuissances à cause de la Syrie.
Les acteurs de marché craignent de voir le président américain Donald Trump être accaparé par sa confrontation avec Russie, ce qui pourrait induire un retard dans la mise en oeuvre des mesures promises qui ont fait bondir Wall Street depuis la victoire du magnat immobilier à l'élection présidentielle du 8 novembre, à savoir des dérégulations, des baisses d'impôts et des dépenses d'infrastructure.
NOUVELLE BAISSE DE L'ACTION UNITED CONTINENTAL
Sur le marché des changes, le dollar a pâti des propos tenus par Donald Trump dans le Wall Street Journal disant que le billet vert devenait "trop fort" et qu'il privilégiait des taux d'intérêt bas.
Comme mardi, des valeurs refuge telles les emprunts du Trésor à dix ans ou l'or ont fortement progressé. "Les intervenants de marché n'aiment pas les incertitudes", a dit Peter Tuz (Chase Investment Counsel).
Les cours du pétrole n'ont pas profité du recul du dollar et reculent en revanche de 1%, mettant fin à une longue série de hausses, au vu de données suggérant que la production américaine continuait d'augmenter, une évolution susceptible d'annuler les effets de l'accord mondial de réduction de la production.
Du côté des valeurs individuelles, l'action HP Inc a inscrit la plus forte hausse du S&P 500, avec un gain de 2,74% à 18,02, après que Morgan Stanley (NYSE:MS) a relevé son objectif de cours sur la valeur, le courtier évoquant notamment une amélioration durable des résultats.
A l'autre bout du spectre, le titre Tractor Supply a plongé de 8,32% à 64,61 après que le distributeur spécialisé a fait état de résultats préliminaires inférieurs aux attentes.
Malgré une baisse moins marquée que prévu de son bénéfice du premier trimestre, Delta Air Lines a vu son action finir en repli de 0,53% à 45,05 dollars.
Le titre United Continental (DE:CONG) a encore cédé 1,10% à 69,93 dollars, toujours sous le coup du tollé provoqué par l'évacuation forcée d'un passager d'un vol de la compagnie aérienne. La valeur avait déjà céde 1,13% mardi.
L'incident a conduit Oscar Munoz, directeur général du transporteur, à présenter des excuses publiques. Dans la journée, United a dit que tous les passagers du vol concerné allaient recevoir une compensation pour le coût de leur billet.
La semaine se terminera jeudi pour Wall Street en raison de la fermeture des marchés pour cause de Vendredi Saint.
Quelque 6,2 milliards de titres ont changé de mains au cours de la séance, contre une moyenne quotidienne de 6,6 milliards au cours des 20 dernières sessions, selon des données Thomson Reuters.
(Benoit Van Overstraeten pour le service français)