La Bourse de New York restait en baisse jeudi à la mi-journée, soumise comme les Bourses européennes aux inquiétudes et incertitudes sur la Grèce et le marché obligataire.
Vers 16H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 0,69%, soit 125,55 points à 17.950,85 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 0,46% ou 23,40 points à 5.075,83 points.
L'indice élargi S&P 500, très suivi par les investisseurs, reculait de 0,60%, soit 12,70 points, à 2.101,37 points.
Les indices ont été brièvement portés par des commentaires du Fonds monétaire international (FMI) appelant la Réserve fédérale (Fed) à patienter jusqu'en 2016 avant de remonter des taux d'intérêt.
Les investisseurs ont tendance en effet à se réjouir de tout indice laissant penser à un report de la hausse des taux que prépare la Fed, dont ils craignent qu'elle freine les investissements et les exportations.
Mais ils ne se sont pas longtemps laissés convaincre que le FMI serait écouté. "Le FMI a lancé un défi à (la présidente de la Fed) Janet Yellen, mais je crois qu'elle ne va pas ciller, et qu'elle continuera à dire qu'une hausse des taux est probable au deuxième semestre", a déclaré Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management, estimant que la "crédibilité" de Mme Yellen est en jeu.
Reste que ces déclarations, de même que la hausse des taux obligataires, "rendent les investisseurs nerveux", a ajouté M. Skrainka, en l'absence d'informations fortes.
Durant la nuit, un accès de fièvre avait fait grimper les taux obligataires européens et américains, avant de se calmer un peu. A la mi-journée, le rendement des bons du Trésor à 30 ans atteignait 3,073% après avoir touché 3,157% vers 08H45, et terminé la journée de mercredi à 3,104%. Celui des bons à 10 ans atteignait 2,339%, contre 2,424% durant la nuit et 2,366% mercredi soir.
Des déclarations du président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi mercredi avaient contribué à pousser les rendements obligataires et l'euro à la hausse.
Tout en relevant les prévisions d'inflation en zone euro et en réaffirmant qu'il comptait poursuivre sa politique d'assouplissement quantitatif, il avait averti qu'il fallait s'habituer "à des périodes de volatilité accrue" sur les marchés.
"L'optimisme est relancé sur la zone euro (...) et cela conduit les investisseurs à s'indigner des bas taux de rendements qu'ils obtiendraient en prêtant au gouvernement", entraînant un mouvement de vente des obligations d'Etat et donc une hausse de leur rendement, a expliqué Patrick O'Hare, chez Briefing.com.
"D'un autre côté, il se dit beaucoup que la montée des taux reflète un manque de liquidités sur le marché des dettes souveraines", a ajouté M. O'Hare, sans trancher entre les deux hypothèses pour expliquer les mouvements du marché.
- la balle dans le camp grec -
Par ailleurs les incertitudes et atermoiements entourant les négociations sur la dette grecque, à la veille d'un remboursement du au FMI, continuaient à peser sur le marché.
Pour le ministre français des Finances Michel Sapin, plutôt optimiste après des pourparlers de haut niveau mercredi soir à Bruxelles, "c'est à la partie grecque de dire ce sur quoi elle souhaite éventuellement bouger". Une nouvelle réunion est prévue vendredi soir.
Du côté des indicateurs, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage aux Etats-Unis ont reculé plus que prévu, nouveau signe de bon augure avant la publication des chiffres mensuels officiels de l'emploi vendredi.
Parallèlement la productivité a accéléré sa baisse au premier trimestre, mais les investisseurs ne prêtent plus beaucoup attention aux données qui ne servent qu'à confirmer la médiocrité du premier trimestre.
Pour ce qui est des valeurs, l'opérateur de télévision par satellite Dish Network bondissait de 6,06% à 75,10 dollars après des informations du Wall Street Journal indiquant qu'il serait en négociations avec le réseau de téléphonie mobile T-Mobile (+4,36% à 40 dollars), filiale de Deutsche Telekom (XETRA:DTEGn), en vue d'une éventuelle fusion.
L'assureur AIG, qui a annoncé la vente de la quasi-totalité de sa participation dans le groupe néerlandais AerCap pour environ 3,7 milliards de dollars, cédait 0,85% à 60,59 dollars.
Les pneus Goodyear perdaient 1,48% à 31,61 dollars après le dénouement d'une alliance de 16 ans avec le japonais Sumitomo Rubber.