par April Joyner
NEW YORK (Reuters) - (Bien lire au §6 que la consultation sur les projets de droits de douane contre la Chine prend fin jeudi et non mercredi)
La Bourse de New York a fini mardi en légère baisse, le recul des valeurs technologiques dans le sillage de Facebook (NASDAQ:FB) s'ajoutant aux incertitudes persistantes sur le front du commerce mondial.
Le repli a néanmoins été limité par la publication de l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM) montrant une accélération inattendue de l'activité manufacturière le mois dernier aux Etats-Unis, avec un indice ISM à un plus haut de 14 ans.
L'indice Dow Jones a perdu 12,34 points (-0,05%), à 25.952,48. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs, a cédé 4,8 points (-0,17%), à 2.896,72. Le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a baissé de 0,23% (-18,291 points), à 8.091,246.
Wall Street, fermée lundi en raison d'un jour férié aux Etats-Unis, commence septembre sur une note négative après un solide mois d'août, qui a notamment porté le S&P-500 et le Nasdaq à des records. La Bourse de New York a profité le mois dernier d'une saison de résultats trimestriels d'entreprises particulièrement faste et du dynamisme de l'économie américaine malgré les tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires.
"Etant donné que le mois d'août a été un bon mois pour les actions, nous observons des prises de bénéfices tandis que les informations au sujet des négociations avec la Chine semblent aussi peser un peu", dit Sean O'Hara, président de Pacer ETFs.
AMAZON FOND SUR APPLE
Le président américain Donald Trump pourrait imposer dans les prochains jours des droits de douane de 25% sur 200 milliards de dollars (173 milliards d'euros) de produits chinois supplémentaires, la période de consultation sur ce projet s'achevant jeudi.
Les discussions commerciales entre les Etats-Unis, qui ont déjà conclu un accord avec le Mexique la semaine dernière, et le Canada devraient pour leur part reprendre mercredi. Elles ont été suspendues vendredi soir dans un climat un peu tendu.
Aux valeurs, Facebook a perdu 2,6% après un abaissement de recommandation par MoffettNathanson, qui met en garde contre un ralentissement de la croissance du chiffre d'affaires du géant des réseaux sociaux.
Facebook a entraîné d'autres valeurs internet, comme Alphabet (NASDAQ:GOOGL), Twitter (NYSE:TWTR) ou Snap (NYSE:SNAP), qui ont perdu entre 0,97% et 2,84%.
Le titre Amazon (NASDAQ:AMZN) est en revanche resté imperméable aux déboires du secteur technologique. Il a poursuivi sa hausse pour l'instant inexorable avec un gain de 1,33%, permettant au géant du commerce en ligne, désormais largement diversifié notamment dans l'informatique dématérialisée ("cloud"), de devenir le deuxième groupe américain à atteindre les 1.000 milliards de dollars (865 milliards d'euros) de capitalisation boursière, un mois à peine après Apple (NASDAQ:AAPL) (+0,32%).
A ce rythme, la valeur du groupe de Jeff Bezos pourrait bientôt dépasser celle du fabricant de l'iPhone.
Le numéro deux chinois du commerce en ligne JD.com a en revanche lâché 5,97% après l'interrogatoire de son fondateur et patron Richard Liu au cours du week-end aux Etats-Unis pour des soupçons d'agression sexuelle.
LE DOLLAR SE RAFFERMIT, LES DEVISES ÉMERGENTES SOUFFRENT
Autre "chouchou" des investisseurs avec Amazon, Advanced Micro Devices a bondi de 11,48%, plus forte hausse du S&P-500, pour porter son envolée à plus de 170% depuis le début de l'année. Les courtiers Cowen et Jefferies ont à leur tour relevé leur objectif de cours sur le titre, Jefferies évoquant notamment l'hypothèse qu'AMD produise bientôt pour la première fois un microprocesseur pour serveurs plus efficace que celui d'Intel (NASDAQ:INTC) (-0,97%).
Lanterne rouge du Dow, Nike (NYSE:NKE) a pour sa part abandonné 3,16%. L'équipementier a souffert d'appels au boycott de ses produits en réaction à sa campagne de publicité mettant en vedette Colin Kaepernick, joueur de football américain connu pour être l'un des premiers à s'être agenouillé pendant l'hymne national avant les matches pour protester contre le racisme.
Environ 6,56 milliards d'actions ont été échangées au cours de la séance sur les différents marchés américains contre une moyenne de 6,11 milliards sur les 20 séances précédentes.
Les tensions commerciales et l'indice ISM manufacturier ont soutenu le dollar, qui a pris 0,27% face à un panier de devises de référence. L'euro est repassé sous 1,16 dollar.
Le raffermissement du billet vert continue de faire souffrir les devises des pays émergents comme la livre turque (-1%) et le rand sud-africain (-3,3%), d'autant que l'Afrique du Sud, entrée en récession au deuxième trimestre, a alimenté les craintes plus globales sur la santé de ces économies.
L'indice MSCI des marchés émergents a baissé pour un cinquième jour consécutif avec un repli de 0,66%.
Parallèlement à la hausse du dollar, les rendements des emprunts du Trésor américain ont aussi grimpé, le 10 ans prenant près de cinq points de base pour atteindre 2,9% pour la première fois depuis le 15 août.
Les cours du pétrole ont fini quasiment inchangés.
(Avec Shreyashi Sanyal à Bangalore; Bertrand Boucey pour le service français)