Wall Street a entamé la séance dans le vert jeudi, dans le sillage des mesures de soutien à l'économie annoncées par la Banque centrale européenne (BCE) et d'indicateurs américains de bonne tenue: le Dow Jones gagnait 0,42% et le Nasdaq 0,62%.
Vers 14H20 GMT, le Dow Jones s'appréciait de 71,73 points à 17.150,01 points et le Nasdaq de 28,56 points à 4.601,12 points.
L'indice élargi S&P 500 s'adjugeait 0,45% ou 8,96 points à 2.009,68 points.
La Bourse de New York avait terminé sur une note contrastée la veille, le net recul d'Apple et de plusieurs grands noms du secteur technologique occultant en partie l'espoir d'une sortie de crise en Ukraine: le Dow Jones avait grappillé 0,06% à 17.078,28 points tandis que le Nasdaq avait perdu 0,56% à 4.572,57 points.
Pour tenter de stimuler la croissance à la peine de la zone euro et éviter que l'union monétaire ne s'enfonce dans la déflation, la BCE a décidé jeudi de frapper fort.
Elle a d'abord pris les observateurs par surprise en abaissant son principal taux directeur à 0,05%, amenant ainsi le loyer de l'argent en zone euro au plus bas niveau de son histoire.
Le patron de l'institut monétaire Mario Draghi a par la suite annoncé un programme de rachats d'actifs pour soutenir le marché du crédit.
Ces annonces sont de bon augure pour la place new-yorkaise, a relevé Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.
"Les Etats-Unis ont tout intérêt à voir l'économie européenne se redresser, c'est un partenaire commercial important", a-t-il souligné.
De plus, l'injection des liquidités sur les marchés financiers via le programme de rachat d'actifs "va atténuer les effets potentiellement négatifs" de la fin, prévue en octobre, du programme similaire mis en place par la Réserve fédérale américaine. Au moment où les taux d'intérêt sont au plus bas des deux côtés de l'Atlantique, l'afflux d'argent frais va aussi profiter aux actifs considérés comme plus risqués, dont le marché des actions.
Petit bémol toutefois: les annonces de la BCE "impliquent un renforcement important du dollar face à l'euro, et par conséquent une baisse de la compétitivité des exportations des entreprises américaines dans la zone euro", a souligné Gregori Volokhine.
- Google règle son litige avec LVMH -
Mais parallèlement, l'économie américaine fait preuve d'une santé solide.
Le rythme des créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis a certes ralenti en août, selon la société de services informatiques aux entreprises ADP. Et la productivité a rebondi moins fortement qu'attendu au deuxième trimestre après avoir accusé un très fort recul pendant les trois premiers mois de l'année.
Mais ces chiffres "restent à un bon niveau", a estimé M. Volokhine.
Surtout, la baisse surprise du déficit commercial américain en juillet "est un bon présage pour le PIB du troisième trimestre", a-t-il ajouté.
La croissance de l'activité dans les services aux Etats-Unis s'est par ailleurs accélérée en août, selon l'indice de l'association professionnelle ISM.
Sur le front des valeurs, Google (NASDAQ:GOOGL) prenait 1,08% à 584,17 dollars. Le géant de l'internet a mis fin au litige qui l'opposait à LVMH (PARIS:LVMH) dans le domaine de la contrefaçon sur internet, une bataille judiciaire qui durait depuis près d'une décennie.
Yum Brands (NYSE:YUM), qui chapeaute les chaînes KFC, Pizza Hut et Taco Bell, baissait de 0,36% à 71,22 dollars après avoir annoncé que ses ventes en Chine, à nombre de magasins comparable, devraient baisser de 13% au troisième trimestre en raison du scandale de la viande avariée touchant dans ce pays plusieurs groupes de restauration, dont McDonald's (NYSE:MCD) (-0,03% à 93,11 dollars).
Le marché obligataire évoluait en baisse. Signe d'une demande moindre, le rendement des bons du Trésor à 10 ans progressait à 2,435% contre 2,410% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans, à 3,187% contre 3,156% la veille.