Wall Street a ouvert en hausse vendredi malgré des résultats d'entreprises inégaux et un mauvais chiffre sur la croissance, saluant la reprise continue du pétrole et l'interventionnisme de la Banque du Japon: le Dow Jones gagnait 1,22% et le Nasdaq 1,16%.
Vers 15h10 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avançait de 195,63 points à 16.265,27 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 52,12 points à 4.558,79 points.
Jugé le plus représentatif par de nombreux investisseurs, l'indice élargi S&P 500 gagnait 1,11% soit 21,09 points, à 1.914,45 points.
Jeudi, la Bourse de New York était repartie dans le vert à la faveur de résultats d'entreprises majoritairement bien accueillis, rassurée également par la reprise du marché du pétrole: le Dow Jones avait gagné 0,79% à 16.069,64 points et le Nasdaq 0,86% à 4.506,68 points.
"La décision surprise de la Banque du Japon d'imiter la Banque nationale suisse et la Banque centrale européenne et d'adopter des taux de dépôts négatifs a apporté aux marchés en Asie et en Europe un coup de fouet bienvenu avant le week-end, qui devrait aussi toucher la Bourse américaine", a noté Michael Hewson de CMC Markets.
"La hausse des prix du pétrole et la décision toute joyeuse de la Banque du Japon aiguisent l'appétit des investisseurs, et permettent au moins d'ouvrir en hausse", commentait Patrick O'Hare, chez Briefing, tout en notant qu'"il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir dans l'actualité économique" américaine.
Aux Etats-Unis, la croissance du Produit intérieur brut du quatrième trimestre s'est en effet avérée encore plus médiocre que prévu à 0,7%.
"La consommation faiblit en dépit de l'énergie bon marché, l'investissement des entreprises chute et le commerce extérieur est un boulet. (...) Peut-être que la Réserve fédérale devrait remettre en cause toute cette histoire de resserrement" de sa politique monétaire, commentait Chris Low, chez FTN Financial.
Les investisseurs guettent les intentions de la banque centrale américaine, qui n'exclut pas un nouveau relèvement de taux d'intérêt en mars, au risque de freiner encore les investissements, en dépit des signes d'affaiblissement de l'économie.
- Amazon (O:AMZN) déçoit -
Le géant du commerce en ligne Amazon tirait la cote à la baisse après ses résultats jugés décevants de la saison des fêtes, en dépit d'un bond de 20% du chiffre d'affaires annuel, assorti d'un retour aux bénéfices. L'action plongeait de 9,22% à 576,77 dollars.
En revanche Microsoft (O:MSFT) gagnait 5,20% à 54,76 dollars. La solidité de ses activités dans le "cloud", les services d'informatique dématérialisée, l'ont aidé à faire mieux que prévu, même si son bénéfice net a reculé, tout comme son chiffre d'affaires, handicapé par le dollar fort.
La pétrolière Chevron (N:CVX) cédait 1,80% à 84,37 dollars. Très affaiblie par la chute des cours de l'or noir, elle a chuté dans le rouge, mais son chiffre d'affaires a mieux résisté que prévu, avec une chute de 34,7% pour l'année.
Xerox prenait 5,53% à 9,74 dollars après l'annonce de sa scission en deux sociétés indépendantes, l'une consacrée à la gestion de documents et l'autre aux services, comme réclamé par l'investisseur activiste Carl Icahn.
Le groupe industriel Honeywell (N:HON) gagnait 4,47% à 102,35 dollars. Il a dégagé un bénéfice net annuel en hausse, assorti d'un chiffre d'affaires en léger repli et il a confirmé ses prévisions.
La compagnie aérienne American Airlines, qui a profité du kérosène bon marché pour plus que doubler son bénéfice annuel malgré l'érosion de son chiffre d'affaires, perdait 1% à 37,76 dollars.
Le groupe de produits d'hygiène et ménagers Colgate Palmolive cédait 0,76% à 64,53 dollars après une chute de 36% de son bénéfice annuel, assortie d'un recul plus grave que prévu de son chiffre d'affaires.
L'éditeur de jeux vidéos Electronic Arts chutait de 6,70% à 65,12 dollars. Le succès d'un jeu dérivé de la Guerre des Etoiles ne l'a pas empêché de livrer des prévisions décevantes.
Le laboratoire pharmaceutique Gilead (O:GILD) perdait 3,17% à 84,75 dollars. Son directeur général John Martin a décidé de céder les rênes à son numéro deux John Milligan.
Son concurrent Amgen gagnait 0,30% à 148,80 dollars après avoir ajusté ses prévisions à la hausse, à la suite d'une solide performance en 2015.
Le marché obligataire était en hausse. Le rendement des bons du Trésor à dix ans s'affichait à 1,949% contre 1,982% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,756% contre 2,788% la veille.