Wall Street refluait vendredi à la mi-journée, mais moins nettement qu'à l'ouverture, les inquiétudes avant des échéances clé étant contrebalancées par des arbitrages favorables vu le niveau du marché obligataire: le Dow Jones perdait 0,43% et le Nasdaq 0,93%.
Vers 16h00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average cédait 77,97 points à 17.907,22 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 46,32 points à 4.912,30 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 14,29 points, soit 0,68%, à 2.101,19 points.
"On s'est un peu excités en matinée mais maintenant on se prépare à un week-end estival, les échanges sont devenus très calmes", a déclaré Mace Blicksilver, chez Marblehead Asset Management.
Selon lui, le reflux des indices débuté jeudi s'explique du fait que "le marché est à un niveau un peu élevé et doit digérer son avance, et pour la troisième fois le S&P se heurte à son seuil de résistance des 2.100 points".
Les investisseurs américains pouvaient aussi s'inquiéter de la déconfiture des grandes Bourses européennes et, dans une moindre mesure, asiatiques, surtout troublées par l'approche du référendum britannique du 23 juin sur l'appartenance à l'Union européenne.
Plus généralement, vu des Etats-Unis, "on se trouve paralysés", a noté M. Blicksilver: "d'un côté on s'inquiète pour la croissance économique mondiale, pour un peu tout, du Brexit aux élections dans ce pays en passant par ce que va faire la Réserve fédérale (..) mais ce qui soutient les actions c'est que personne ne veut vendre des parts de Johnson & Johnson, qui rapportent 4%, pour acheter des obligations allemandes frappées d'un taux d'intérêt négatif".
Pour cette raison, "la chute (du marché) ne peut pas aller très loin", a-t-il assuré.
L'indice de confiance des consommateurs calculé par l'Université du Michigan s'est révélé un peu moins mauvais que prévu, avec une baisse à 94,3 en juin, contre 94,7 en mai, sans vraiment rasséréner le marché.
Le secteur financier continuait en outre de s'ajuster à l'immobilisme attendu de la Réserve fédérale, qui si elle renonce comme prévu la semaine prochaine à rehausser les taux d'intérêt limitera encore les perspectives de recettes des activités de prêt.
Globalement, "on voit s'inverser la plupart des éléments qui avaient permis au S&P de se rapprocher d'un niveau record" en milieu de semaine, notait Patrick O'Hare, chez Briefing. "Le dollar est plus fort, les prix du pétrole sont plus bas, et les valeurs financières vacillent avec des nouveaux plus bas atteints pour les rendements d'obligations souveraines dans le monde."
- Urban Outfitters plonge -
Sur le front des valeurs, Twitter chutait de 3,10% à 14,15 dollars. Le réseau social a annoncé jeudi soir que des cyber-pirates avaient mis en vente sur internet des dizaines de millions d'identifiants et de mots de passe, tout en assurant que ces données ne provenaient pas d'une attaque contre ses systèmes informatiques.
Le groupe pharmaceutique Merck (NYSE:MRK) va payer jusqu'à 1,25 milliard de dollars pour racheter la société biotech Afferent Pharmaceuticals, dont la molécule vedette vise à traiter la toux chronique. Il cédait 0,24% à 57,04 dollars.
L'équipementier médical Medtronic perdait 0,28% à 85,54 dollars en dépit d'une victoire judiciaire contre le fisc américain qui lui réclamait 1,4 milliard de dollars.
La chaîne d'habillement Urban Outfitters plongeait de 6,41% à 26,14 dollars après avoir annoncé qu'elle tablait sur une chute d'environ 5% de ses ventes trimestrielles à périmètre constant, alors que les analystes s'attendaient jusqu'à présent à une progression.
En revanche le service de comptabilité aux particuliers H&R Block s'envolait de 11,34% à 23,98 dollars après des résultats trimestriels un peu meilleurs que prévu et une augmentation de son dividende.
Le marché obligataire était en hausse. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 1,651% contre 1,677% jeudi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,458%, contre 2,478% précédemment.